Le débat sur la réforme des retraites devrait être réactivé ce jour, avec la publication par le Conseil d'orientation des retraites de simulations sur l'impact d'un allongement de la durée de cotisation, d'un recul de l'âge légal de départ à la retraite ou d'une hausse ressources. Lundi, Nicolas Sarkozy a confirmé, à l'occasion du sommet social, que la réforme concernerait « tous les actifs » (privé et public), qu'elle traiterait de l'emploi des seniors et de la pénibilité, qu'elle serait « progressive », tandis qu'un « effort financier » serait demandé aux « hauts revenus et revenus du capital ». En attendant, une enquête ravivera de mauvais souvenirs à Eric Woerth, ancien conseiller parlementaire du Premier ministre Alain Juppé à l'automne 1995. Selon le Baromètre BVA-Avanquest pour « La Tribune » et BFM, 53 % des Français ont « le sentiment que la mise en place de la réforme des retraites est susceptible de déboucher dans les mois qui viennent sur un mouvement social important ou une paralysie du pays comme en 1995 ». Cette année-là, une série de grèves avait bloqué le pays pendant près d'un mois, empêchant la mise en oeuvre d'une réforme des régimes spéciaux des retraites. Les sympathisants de gauche sont plus nombreux à anticiper un remake de 1995 (62 %, contre 45 % pour les sympathisants de droite). 58 % des cadres supérieurs, professions libérales et intermédiaires et 59 % des employés et ouvriers attendent aussi un fort mouvement social.difficile de mobiliserUne telle perspective est pourtant encore bien hypothétique. Certes, cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa) ont annoncé une journée « de grèves et de manifestations » le 27 mai sur les salaires, l'emploi et les retraites. Mais la mobilisation s'annonce peu aisée à mener. Selon des sources syndicales, le document d'orientation du gouvernement qui sera publié en début de semaine prochaine se contenterait finalement de faire une présentation synthétique des différentes pistes de réformes proposées... par tous les interlocuteurs reçus par Eric Woerth depuis fin avril ! Le gouvernement attendant prudemment le congrès de la CFDT (du 7 au 11 juin) pour abattre ses cartes. Dans ces conditions, difficile de mobiliser contre la réforme avant la mi-juin. Quinze jours avant le début de la trêve estivale... S. T.

latribune.fr

10 Mai 2010, 23:19

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