L'industrie amorce sa reprise, mais de manière sélective

Méfiance, méfiance. C'est le mot d'ordre des économistes après la publication lundi des statistiques portant sur la production industrielle en mars. Selon l'Insee, celle-ci a augmenté de 1 %, tirée en grande partie par le bond de 2,7 % de la production des industries extractives, comme l'énergie. L'industrie manufacturière, qui ne prend pas en compte cette composante, ainsi que la construction, affiche une performance un moins forte (+ 0,8 %). Sur l'ensemble du trimestre, la production industrielle et manufacturière ont respectivement augmenté de 1,6 % et 0,7 %. Cela laisse augurer une hausse non négligeable du PIB pour ce premier trimestre.« Certes, la croissance est bel et bien de retour dans l'industrie française. Mais, en niveau, l'activité reste nettement en retrait par rapport à la période d'avant crise. En d'autres termes, les dégâts causés par la grande récession sont loin d'avoir été réparés, le tissu industriel ayant été fortement endommagé par cette crise historique », estime Alexander Law chez Xerfi.rebond prochain improbablePar ailleurs, la reprise industrielle est toute sauf homogène. Très réactifs à la reprise du commerce international, à la remontée continue depuis l'automne des cours des matières premières, la production de biens intermédiaires a augmenté de 1,6 % en mars. Soutenue par la relative solidité de la consommation des ménages, celle des biens durables a également progressé (+ 1 %). En revanche, la production de biens d'investissements qui constitue un bon indicateur du dynamisme futur de l'industrie a reculé de 0,7 %. Compte tenu du niveau actuel du taux d'utilisation des facteurs de production (75,6 %), très loin de sa moyenne de longue période (82 %), un rebond prochain de l'investissement est donc hautement improbable.Dans l'automobile, la conjoncture continue de se dégrader. La fin progressive et programmée de la prime à la casse continue de peser sur la production. Celle-ci a cédé de 1,6 % en mars après s'être repliée de 1,8 % en février. Stable en mars (+ 0,1 %), l'activité dans la construction était quasiment mais reste globalement sur une tendance baissière. Au premier trimestre, elle a reculé de 2,5 %. « Elle se situe désormais près de 11 % en deçà de son point haut de l'été 2008 », observe Frédérique Cerisier chez BNP Paribas.Cette tendance mi-figue mi-raisin de l'activité industrielle peut-elle se prolonger ? C'est ce qu'anticipe la Banque de France qui ne table que sur « une légère augmentation de l'activité dans les prochains mois ».
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