Les fonds d'investissement jouent la carte de la consolidation

Les fonds d'investissement tentent d'imiter les industriels. Dans un environnement actuel encore difficile, les investisseurs financiers n'ont pas d'autre choix que de s'adapter. Depuis la crise financière, la dette est devenue rare. Et même si les banques recommencent à prêter modérément, le crédit reste limité.Face à cette situation, les fonds d'investissement tentent d'utiliser d'autres leviers. Ils misent sur la consolidation sectorielle pour accroître la valeur de leurs sociétés en portefeuille. Lundi, le fonds britannique CVC a racheté le fabricant de machines à boissons Autobar et projette déjà de mettre la main sur son concurrent direct Selecta. À terme, l'objectif pourrait être de fusionner les deux groupes afin de les introduire en Bourse. Il y a deux semaines, le fonds Lion Capital a repris le spécialiste des surgelés Picard alors qu'il détient déjà Findus. Là aussi, des synergies pourraient être dégagées. En 2005, le fonds scandinave, Industri kapital, avait déjà rapproché Bonna Sabla et Consolis, deux spécialistes des produits en béton préfabriqués. Actuellement, le fonds Blackstone, qui détient le groupe de cliniques Vitalia, lorgne son concurrent Medipartenaires pour créer l'un des leaders français de ce secteur en plein essor. L'objectif est double : dégager des synergies et augmenter le levier de la dette. « La consolidation est un moyen pour le fonds d'accroître sa plus-value future car elle permet d'augmenter la valeur de l'entreprise. De plus, la taille incite les banques à prêter davantage » explique Gonzague de Blignières, président du fonds Barclays Private Equity en France. Car depuis le début de la crise, la dette que les banques prêtent est passée de 7 à 4 fois l'excédent brut d'exploitation des sociétés. Lors d'une transaction LBO, elle pèse aujourd'hui autant que les capitaux propres contre environ 70 % du prix il y a trois ans.taille de l'entrepriseLes opérations de consolidation sont aussi un moyen de préparer l'avenir. En 2008 et 2009, les fonds d'investissement n'ont quasiment rien fait en dehors de la restructuration de leurs sociétés en portefeuille. Et ce, alors que d'aucuns prévoyaient une avalanche d'introductions en Bourse de sociétés sous LBO en 2010, opérations que l'on attend toujours. Là encore, l'effet de taille est recherché. « L'accroissement de la taille de l'entreprise est préférable pour miser sur une introduction en Bourse dans quelques années » ajoute le patron de Barclays private equity.À priori, ces conditions militent en faveur de la poursuite de ce mouvement de concentrations. Sauf que « si ces opérations sont plus rentables, elles sont aussi plus difficiles à mettre en place, notamment en raison des différentes équipes dirigeantes » conclut Gonzague de Blignières. La rémunération des managers, clé de voute d'une opération LBO, doit en général être remise à plat. Matthieu Pechberty
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