Renault et Nissan renoncent à Ssangyong

C'est non. Renault Samsung (RSM) et Nissan ne sont plus intéressés par la reprise du constructeur coréen en crise, Ssangyong. RSM, filiale de Renault dans le Pays du matin calme, et son partenaire japonais avaient pourtant signé une lettre d'intention le 7 juin dernier et confirmé leur intérêt au début de l'été pour ce spécialiste de l'utilitaire et du 4x4 sous administration judiciaire depuis un an et demi. Seulement voilà. Entre temps, l'Alliance a pu étudier le dossier à loisir. Et le prix serait notamment trop élevé, selon l'agence Dow Jones. La date limite pour soumettre les offres de rachat de plus de 50 % du constructeur avait été fixée au mardi 10 août au matin. Trois groupes ont émis une offre, dont les indiens Mahindra et Ruia, d'après l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. Un groupe coréen figure également parmi ces trois acquéreurs potentiels.Une histoire compliquéeAu total, six groupes s'étaient penchés sur les comptes de Ssangyong, en vue d'un éventuel rachat dont le montant pourrait atteindre 500 millions de dollars (379 millions d'euros). Plusieurs sources avaient dernièrement affirmé à l'agence Reuters que Mahindra envisageait de débourser 400 millions de dollars pour cette acquisition.Lié techniquement à Mercedes, tout en ayant été associé un temps au conglomérat Daewoo qui a fait faillite, Ssangyong a une histoire compliquée. Il est passé en 2004 sous la houlette du groupe chinois SAIC (à hauteur de 49 %). Mais ce dernier a été incapable de rendre l'entreprise viable. Et Ssangyong a plongé, subissant de lourdes pertes en 2008 et 2009. Confrontée à un long conflit social lié à ses suppressions de postes, la firme fabrique aujourd'hui des véhicules de technologie ancienne. Ses ventes sont toutefois reparties à la hausse. Sur les sept premiers mois de l'année, elles ont crû de 235 % à 43.800 unités, dont 60 % exportées. Renault Samsung et Nissan étaient surtout intéressés initalement par les capacités de production de Ssangyong, dont l'usine de Pyeongtaek dispose d'un potentiel de 220.000 unités. Renault Samsung, dont le site de Busan, prévu pour 300.000 véhicules, sera bientôt saturé, a besoin de capacités. Et Nissan aurait bien aimé utiliser la Corée comme base pour l'export.Après un démarrage lent, Renault Samsung, qui fête ses dix ans d'existence, connaît aujourd'hui un grand succès, grâce à ses SM3 et SM5, deux véhicules sur base Renault. Ses ventes semestrielles se sont accrues de 61 % à 88.000 unités. Renault Samsung produit en plus des Koleos ainsi que des Fluence pour le compte de Renault et des anciennes SM3 pour Nissan. 
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