Les groupes américains de high-tech ont soif d'acquisitions

HP qui croque 3Par au terme d'une folle surenchère avec Dell, IBM qui met la main sur Netezza, Intel qui s'empare de McAfee... Les banquiers d'affaires, conseillers des entreprises en matière d'acquisitions, peuvent remercier l'industrie américaine de la high-tech. Depuis le printemps, il ne se passe plus un mois sans qu'un géant de la Silicon Valley annonce une emplette. Si bien que la valeur des fusions et acquisitions dans le secteur de la high-tech a grimpé de 24 % depuis janvier, aux États-Unis, à 51,9 milliards de dollars, selon les données de l'agence Bloomberg. Une somme qui pourrait s'arrondir sensiblement si la dernière rumeur en date prenait corps, à savoir un éventuel rapprochement entre les éditeurs de logiciels Microsoft et Adobe (lire page 15). Si les géants de l'informatique se montrent soudain aussi boulimiques, c'est parce qu'ils doivent repenser leur modèle économique. En grande partie à cause d'Oracle, qui a bouleversé la donne sur le marché de l'informatique, en finalisant le rachat de Sun Microsystems, en janvier. Grâce à cette opération, Oracle est passé du statut de « simple » éditeur de logiciels à celui de groupe verticalement intégré, présent sur la quasi-totalité de la filière informatique, de l'amont avec les serveurs de Sun à l'aval avec ses propres solutions logicielles. Un « business model » qui séduit les entreprises clientes, puisqu'elles n'ont plus affaire qu'à un seul interlocuteur. Auprès duquel elles peuvent de surcroît négocier des tarifs plus intéressants, dans la mesure où elles lui achètent davantage de matériel et de prestations. Récemment, Oracle est allé plus loin encore, évoquant son intérêt pour un fabricant de semi-conducteurs, ces puces qui équipent ordinateurs et serveurs. Trésoreries disponiblesPrésents, eux, en amont de la filière, les constructeurs informatiques n'ont pas tardé à réagir à la mue d'Oracle. En rachetant, ces derniers mois, des éditeurs de logiciels, HP, IBM et autres fabricants de « hardware » se sont à leur tour dotés d'un profil d'acteur global de l'informatique. Ce qui leur permet, par ailleurs, de gonfler leurs marges, la commercialisation de logiciels étant autrement plus rentable que la vente de matériel.Enfin, si le moment est aussi propice aux fusions dans la high-tech américaine, c'est également parce que HP, Oracle, IBM, Dell et Cisco disposent au total d'une trésorerie de 100 milliards de dollars. Un bas de laine bienvenu, les cibles se faisant chères : spéculations obligent, l'indice Nasdaq des valeurs technologiques américaines se paie 17,5 fois les bénéfices estimés pour 2011, contre un multiple de 13,8 pour le S&P500.
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