La Postbank sera avalée en deux temps

La rentrée est décidément très active dans la finance francfortoise. Mercredi soir, la Deutsche Bank et la Deutsche Post ont confirmé officiellement la tenue de "pourparlers avancés" sur l'avenir de la participation de la Poste dans sa filiale bancaire, dont elle détient actuellement 50 %. Si les deux groupes se sont voulus encore prudents sur l'issue de ces discussions, pour les milieux financiers c'est entendu : l'opération devrait être annoncée aujourd'hui à l'issue du conseil de surveillance deDeutsche Post. En fin de journée, des sources estimaient que l'accord était trouvé. Les grandes lignes de l'opération semblent acquises depuis longtemps. La Deutsche Bank devrait d'abord acquérir 29,75%de Postbank et disposerait ensuite d'une option d'achat pour le reste de la participation de Deutsche Post. Autrement dit, l'OPA, obligatoire lorsque le seuil de 30 % est franchi, serait reportée à plus tard. Selon des informations parues dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le plan de cession de ces titres irait jusqu'en 2010. Un tel montage contente tous les acteurs. À commencer par la Deutsche Post. Selon le Handelsblatt, son président, Frank Appel, aurait choisi cette option plutôt que celle d'un rachat de l'ensemble de sa participation proposée par la banque espagnole Santander. Laquelle a confirmé avoir déposé une "offre indicative" et être intéressée par 100%du capital de Postbank. Pourquoi ce choix de Frank Appel ? Pour profiter d'une éventuelle remontée du cours d'ici à 2010, mais aussi pour faire payer à la Deutsche Bank une prime plus élevée. Cette dernière devrait débourser 2,6milliards d'euros pour les 29,75 % de Postbank, soit pasmoins de 53 euros par action.LA SPECULATION SUR LE TITRE S'EST DEGONFLEEMais l'occasion était trop belle pour la Deutsche Bank qui y voit un moyen de mettre un pied dans Postbank, la première banque de réseau allemande avec ses 15 millions de clients et ses 850 agences, sans devoir augmenter son capital. Et le tout, en fermant la porte à tout autre prédateur. Enfin, le gouvernement, qui détient, via la banque publique KfW, 31 % de Deutsche Post, et qui peut être satisfait de voir Postbank rester dans le giron allemand, se réjouira que la fusion et ses conséquences sociales soient reportées au lendemain des élections générales de septembre 2009. Car l'annonce de la suppression de 9.000 postes dans le cadre de la fusion entre la Commerzbank et la Dresdner Bank a fait polémique outre-Rhin. Seul lemarché fait donc grisemine. La spéculation sur le titre Postbank s'est dégonflée avec l'éloignement de la perspective d'une OPA. Après avoir perdu jusqu'à 8 % en séance, l'action Postbank a finalement cédé hier 2,62 % à 59,40 euros.
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