Les sites de paris sportifs relancent la bataille pour les images

Alors que le marché des paris sur Internet ne sera pas ouvert avant l'an prochain, opérateurs, fédérations sportives et télévisions se préparent à une nouvelle guerre, celle des images des compétitions. Diffuser du direct permet aux opérateurs de donner un coup de fouet au « live betting », qui consiste à parier pendant l'épreuve. « Le live betting représente les deux tiers de notre chiffre d'affaires », témoigne Isabelle Parize, à la tête de BetClic. Aussi bien BetClic, Unibet que Bwin ont acheté en masse à la société anglaise Perform les droits de diffusion sur Internet de 3.000 à 4.000 événements. Des contrats qui se comptent en millions d'euros. « Nous diffusons 800 heures de sport par mois, soit 10.000 heures par an », indique Antonio Costanzo, chargé du développement de Bwin.Les opérateurs de paris font-ils concurrence aux chaînes de télé ? « Ce qui est intéressant, c'est d'avoir des compétitions qui ne sont pas à la télé. Sur Internet, le confort de vision n'est pas le même », assure Isabelle Parize. Pourtant, l'internaute peut regarder les matchs de la série A italienne, qui sont sur Canal Plus. Il peut aussi suivre la Bundesliga sur Betclic, un championnat que vient d'acquérir Orange Sport. Particulièrement à l'honneur, le tennis. « Nous avons tout le tournoi ATP et le WTA. Nous retransmettons Wimbledon par exemple. Le tennis qui se déroule sur des plages horaires très extensibles et où il se passe beaucoup de choses est très intéressant pour le live betting », indique Julien Brun d'Unibet France. no man's land juridiquePour l'instant, la retransmission des compétitions locales sur les sites est interdite sur le marché domestique, afin de ne pas faire concurrence aux diffuseurs qui ont acheté à prix d'or des exclusivités. Ainsi, la Liga espagnole n'est pas visible sur les sites des opérateurs en Espagne. Pour combien de temps ? Dans l'appel d'offres des droits de Roland-Garros, qui n'ont finalement pas été attribués, la Fédération française de tennis (FFT) avait prévu de vendre à part les droits destinés aux sites de paris, précisant que « les images ne pourront pas occuper plus de 25 % de la surface de l'écran ». Une précaution prise pour ne pas effrayer les télévisions. Mais ces droits constituent une véritable brèche dans les accords d'exclusivités. Selon nos informations, la Ligue de football professionnel a décidé de conserver les droits du live betting de la Coupe de la Ligue acquise par France Télévisions cette année. Si « toutes les fédérations excluent désormais le lot paris en ligne des appels d'offres », beaucoup de contrats semblent se trouver dans un no man's land juridique. À l'image de la Ligue 1, achetée en quasi-totalité par Canal Plus au début de 2007. « Ils ne peuvent rien faire sans nous, et nous rien sans eux », indique-t-on chez Canal Plus.Pour les télévisions, les paris peuvent aussi être une opportunité. C'est le choix qu'a fait le groupe de télévision payante Sky avec Skybet en Angleterre. L'an passé, cette activité a généré 48 millions de livres (52 millions d'euros) de chiffre d'affaires. En France, aucun diffuseur, hormis Eurosport avec Eurosportbet, n'a encore pris position. Du côté des ayants droit, les réticences sont fortes. La Fifa n'a pas tellement envie de coller son nom au monde du pari. Du coup, chez Eurosport, on regarde ce qu'il est possible de faire avec la Coupe du monde de foot acquise 120 millions d'euros il y a quatre ans. La Ligue de football aurait refusé de vendre les droits du betting de la Ligue 1 à l'étranger.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.