La lumière au bout du tunnel ?: c'est, littéralement, ce que verront 33 mineurs, après 69 jours au fond de la mine de cuivre de San José, dans le désert d'Atacama, au Chili. Ce mercredi, un à un, ils seront remontés à la surface. L'affaire tient la planète en haleine depuis l'effondrement des galeries, le 5?août dernier, et encore plus le Chili - premier exportateur mondial de cuivre (40?% du total de ses exportations) - dont environ 20?% du PIB provient du secteur minier. Le vent en poupeLa catastrophe aurait pu faire dérailler le premier mandat de Sebastian Piñera, à l'image du tremblement de terre de février 2010, qui a terni les derniers jours de la présidence de Michelle Bachelet (elle avait hésité à envoyer l'armée sur le terrain). Gueules noires mal payées, accidents à répétition dans la mine privée de San José, au point qu'elle avait dû fermer, puis réouverture, en 2008, dans des conditions de sécurité précaires?: tout était de nature à alimenter une polémique, dans un pays où les inégalités sociales restent parmi les plus fortes d'Amérique latine. Mais alors que le nouveau président Piñera avait connu un moment de flottement après sa prise de fonctions, en mars?2010 - sa popularité était tombée en dessous de 50?% juste avant l'effondrement de la mine - voilà qu'il a de nouveau le vent en poupe. En septembre, son taux de popularité s'affichait à 56?%. Certes, le chômage reste relativement élevé, à 8,3?% en septembre, et le secteur informel occupe encore une place trop importante dans l'activité économique. En outre, les Chiliens dans leur ensemble vont devoir faire des efforts, puisque le pays veut réduire ses dépenses, afin d'abaisser son déficit à 1?% du PIB en 2014, contre 4,5?% en 2009, et ce, malgré les efforts supplémentaires, de 30?milliards de dollars, occasionnés par la reconstruction post-tremblement de terre. Mais c'est que, grâce à la demande chinoise en minerai - déjà en hausse l'an dernier et qui devrait augmenter de plus de 13?% cette année, selon les experts - l'économie chilienne se porte bien?: la croissance devrait être de plus de 5,5?% cette année, et de 6,5?% l'an prochain. Mais surtout, le gouvernement a pris soin de transformer les mineurs en héros, chacun d'entre eux cherchant par exemple, selon le ministre de la Santé, à sortir en dernier, par solidarité... Une version d'ailleurs contestée par certains médias chiliens.Lysiane J. Baudu

latribune.fr

11 Oct 2010, 23:23

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