Totalitarisme ou « religions séculières »

Par-delà leurs différences, immenses, le bolchevisme, le fascisme italien et le nazisme ont de profondes racines communes, qu'il faut explorer pour comprendre le phénomène totalitaire : telle est la thèse principale de Marcel Gauchet, qui, dans le troisième tome de « l'Avènement de la démocratie », explore les conditions de la mise en place de ces régimes. Son analyse souligne l'impact de la montée en puissance de l'État, au début du XXe siècle, parallèlement à l'éclatement des cadres de la société traditionnelle, deux conditions à l'avènement des sociétés totalitaires, créateur de véritables « religions séculières ». L'intérêt de l'ouvrage n'est pas seulement philosophico-historique : en creux, démonstration est faite que la montée des extrêmes, constatée ici ou là, ne peut déboucher aujourd'hui sur l'arrivée d'un régime totalitaire. Non seulement parce que le libéralisme du début du XXe siècle a été teinté de social, depuis 1945, mais aussi parce que les conditions n'existent plus pour qu'émerge une « offre totalitaire ». I. B.« L'Avènement de la démocratie », tome III, « À l'épreuve des totalitarismes », Gallimard, 24 euros.
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