Un accord sur le climat serait un pari gagnant pour l'AIE

énergieAlerte rouge à un mois de la conférence de Copenhague sur le climat : le changement climatique risque de coûter cher ! Lors de la publication de son rapport annuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a tiré mardi la sonnette d'alarme. Faute d'accord sur le climat en décembre, la consommation d'énergie devrait bondir dans les vingt prochaines années, en puisant dans les réserves accessibles que sont le charbon et le gaz. « Les énergies fossiles risquent de rester la première source d'énergie, voire même représenter les trois quarts de la hausse de la consommation d'énergie », prévient l'AIE.Une demande forte appelant des prix élevés, le coût pour la croissance économique sera plus lourd. De 100 dollars le baril en 2015, le pétrole risque d'atteindre 190 dollars en 2030. En plus du changement climatique accéléré induit par la combustion des hydrocarbures, le recours effréné aux énergies polluantes serait donc un choix économiquement perdant.facture salée« En 2008, lorsque les cours étaient au plus haut, les importations de pétrole et de gaz ont représenté jusqu'à 2,3 % du PIB de l'Europe », a rappelé Fatih Birol, auteur du rapport. Pour le Vieux Continent, la facture énergétique moyenne, qui plafonne à 160 milliards de dollars par an depuis les années 1980, risque de doubler, à 500 milliards de dollars en 2030. Les grands gagnants de la voracité énergétique des pays de l'OCDE seraient bien sûr les pays producteurs de pétrole. Au total, l'Opep pourrait vendre pour 30.000 milliards de dollars de pétrole et de gaz entre 2008 et 2030, soit? cinq fois plus que durant les vingt-trois dernières années !Plus coûteuses au départ, les énergies renouvelables tout comme les mesures d'efficacité énergétique permettraient d'échapper, au moins partiellement, à une trop grande dépendance aux énergies fossiles. Au final, leur bilan s'avère équivalent. Les économistes de l'Agence chiffrent en effet à 26.000 milliards de dollars les investissements requis dans les installations énergétiques d'ici à 2030, dans le scénario de référence. L'addition sera certes plus salée si l'on tente de réduire les émissions de CO2 par les énergies renouvelables ou le captage et le stockage de CO2 : le scénario « 450 » (voir encadré) fait état d'investissements atteignant 36.500 milliards de dollars. Mais les coûts du second scénario s'avèrent moindres sur le long terme, notamment en raison des économies de transport de l'énergie. Mieux vaut donc laisser dans le sous-sol un maximum de charbon, de pétrole et de gaz, même si cela entraîne un manque à gagner de 4.000 milliards de dollars pour l'Opep. Qui représenteront autant de « revenus pour les générations futures », assure l'agence.
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