Internet  :  qui doit financer l'explosion du trafic  ?

Désolé, votre abonnement Internet ne vous permet pas de regarder cette vidéo en haute définition. » L'Internet de demain ressemblera-t-il à un régime à deux vitesses, un accès aux services de base, comme l'e-mail et la navigation, pour le plus grand nombre et des services plus haut de gamme à payer en supplément pour pouvoir tout faire et tout voir sur le Web ? La question se pose, à l'heure où le trafic sur Internet explose au point de faire poindre la menace d'une éventuelle congestion des réseaux d'accès, fixe et mobile. Cette question se trouve au coeur du débat dit de la « neutralité de l'Internet », ou « neutralité des réseaux », dont le gendarme français des télécoms, l'Arcep, s'est saisi. Le régulateur organise ce mardi un colloque d'une journée, dont « La Tribune » est partenaire, avec le gratin du monde de l'Internet et des télécoms pour se pencher sur ce sujet très polémique qui oppose les fournisseurs d'accès aux éditeurs de contenus. Le régulateur compte formuler des recommandations avant l'été.Seul élément de consensus entre les deux camps : chaque contenu licite doit pouvoir être diffusé sur Internet et chaque consommateur doit pouvoir y accéder. Ce principe fondateur de l'Internet, qui a permis l'émergence de services innovants et d'acteurs mondiaux « nés dans un garage » comme Google et Skype, a du mal à résister aux réalités économiques actuelles. Diffuser du contenu sur Internet coûte de l'argent. Et comme le trafic augmente de façon exponentielle, notamment sur les réseaux mobiles, les coûts pour assurer le transport de ces données deviennent de plus en plus lourds pour les opérateurs de télécoms. Ces derniers voudraient bien prendre une part du gâteau accaparé par les Google et cie, ou au moins les faire participer un peu plus au financement des infrastructures.Les acteurs de l'Internet rejettent cette revendication mais redoutent par-dessus tout que les opérateurs filtrent le trafic et privilégient d'une façon ou d'une autre leurs services maison (leur flux de téléphonie et de télévision sur IP, de vidéo à la demande...). Ils militent pour que le principe de non-discrimination sur Internet soit inscrit dans une loi, tandis que les opérateurs défendent leur droit à gérer le trafic sur le réseau qu'ils ont construit.Aux États-Unis, en France et à Bruxelles, les pouvoirs publics ont compris l'urgence de fixer des règles du jeu équitables d'un marché jeune qui s'est développé de manière désordonnée.
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