Les Etats-Unis se sont emparés les premiers du sujet de la neutralité d'Internet, mais ils s'y sont embourbés. Il faut dire que les réseaux télécoms américains, fixe et mobile, sont de moins bonne qualité que ce que l'on connaît en France, et la question de l'engorgement des tuyaux y est une question plus urgente.En dépit de la position prise en octobre par le régulateur américain des télécoms (FCC) pour garantir à tous les utilisateurs d'Internet l'ensemble des contenus avec une rapidité et une qualité égales, les adversaires de la neutralité ne désarment pas. Les opérateurs télécoms tel AT&Tmp;T et les câblo-opérateurs dont Comcast avaient jusqu'au 5 mars pour commenter les propositions de la FCC qui comptait édicter formellement de nouvelles règles dans les prochains mois. Leur principal lobby, la CTIA-The Wireless Association, a mis en avant un argument massue : la neutralité promise par Barack Obama ne « devrait pas être requise », dans le cas de l'Internet mobile où le trafic et les applications, notamment portées par Twitter et Facebook, explosent. Mais la FCC a demandé le mois dernier au Congrès d'allouer 15,5 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour développer le haut débit.Plus gênant, la FCC a reçu la semaine dernière un camouflet de la justice américaine. Dans cette affaire, le câblo-opérateur Comcast a obtenu en appel l'annulation d'une décision de la FCC de 2008 visant à l'empêcher de limiter l'accès au site d'échange de vidéos BitTorrent pour décongestionner son réseau. Mais cette décision pourrait avoir l'effet inverse, en faisant prendre conscience à l'administration Obama l'impuissance dans laquelle se trouve le régulateur. Le président de la FCC, Julius Genachowski, va devoir désormais chercher à obtenir du Congrès les pouvoirs qui lui font aujourd'hui cruellement défaut pour réguler ce marché. E. C, à New York

latribune.fr

12 Avr 2010, 23:19

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