Au sein du front syndical, FO joue les trouble-fête

La tension est en train de monter d'un cran entre Force ouvrière et les autres organisations syndicales sur le dossier des retraites. Jeudi dernier, Jean-Claude Mailly, le leader de FO, a, dans un courrier rendu public, proposé à ses homologues syndicaux «un appel commun à 24 heures de grève interprofessionnelle à un moment opportun» contre la réforme gouvernementale. Une initiative qui lui a valu, ce week end, une réponse sèche de Solidaires. «Oui, «l'unité d'action est une des conditions de la réussite». (...) Boycotter les intersyndicales permet difficilement d'aboutir à des décisions unitaires partagées», ironise, dans un courrier, Annick Coupé, la déléguée générale. Lundi, Bernard Thibault a, au nom de la CGT, pris à son tour la plume pour inviter FO à participer à la prochaine réunion de l'intersyndicale. Ces derniers jours, l'irritation est allée crescendo à l'égard de Jean-Claude Mailly. Depuis le mois de septembre, Force Ouvrière ne s'est pas rendue aux rencontres de l'intersyndicale. Et le 23 mars, elle a refusé de défiler avec les autres syndicats. Enfin, les déclarations de Jean-Claude Mailly sur la grève actuellement en cours à la SNCF à l'initiative de la CGT n'ont pas contribué à apaiser le climat. «Je pense qu'il ne faut pas trop griller de cartouches parce que le vrai combat qu'on va avoir à mener (...), ça va être celui sur les retraites», a-t-il jugé, lundi, sur France 2. Force Ouvrière apparaît comme un trouble-fête au moment où une majorité d'organisations syndicales tente, malgré leurs divergences de fond, de garder un front unitaire. La CGT, la CFDT, l'Unsa, la FSU et Solidaires appellent, en effet ensemble, à une journée d'actions délocalisées le 20 avril et à une grande manifestation le 1er mai. Parallèlement, les spécialistes retraites de ces syndicats se retrouveront lundi prochain pour plancher sur une position commune. Enfin, une interpellation au gouvernement et au patronat sur les retraites, mais aussi sur l'emploi et les salaires, à laquelle pourraient s'associer la CGC et la CFTC, devrait être finalisée en fin de semaine. Pour l'instant, les syndicats parient sur l'unité pour contrer les projets de l'exécutif. Même si le calendrier serré retenu par le gouvernement risque d'accentuer, d'ici à l'été, les dissensions sur les modalités et le rythme des mobilisations. A. L.
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