Une large majorité

Optimistes, sereins ou sur la défensive... Au terme de six mois d'exercice, certaines entreprises du CAC 40 voient la suite de l'année 2010 d'un oeil nouveau. Si une grande majorité d'entre elles ont maintenu leurs objectifs, en revanche elles sont huit à avoir revu à la hausse leurs prévisions de résultats. À l'inverse, des circonstances de marché défavorables en incitent un peu moins à se montrer très prudentes, voire à réviser leurs objectifs à la baisse.C'est le cas de Lafarge qui n'entrevoit plus les mêmes perspectives de croissance sur le second semestre en raison notamment de la baisse de la demande de ciment en Europe de l'Ouest et de l'Est. Dans le même sens, les constructeurs automobiles PSA et Renault voient l'avenir avec beaucoup d'incertitudes et assurent que le contexte économique aura un impact négatif sur leurs résultats. De son côté, Vallourec prévoit une marge brut d'exploitation plus faible au second semestre qu'au premier étant donné « la hausse des prix des matières premières » qui pèsera sur ses coûts. Enfin, en dépit de résultats semestriels en forte hausse, Veolia, handicapé par une dette trop importante qui limite son potentiel de croissance, préfère également rester très prudent.La majorité des sociétés du CAC 40 ne voient toutefois pas l'avenir avec le même pessimisme. Euphorisées par un bon premier semestre, certaines n'hésitent pas à réviser à la hausse leurs prévisions de résultats pour 2010. Un phénomène qui tient souvent aux perspectives offertes par les pays émergents et notamment la Chine. C'est le cas de Danone qui, malgré un résultat net part du groupe en retrait de 10 % sur les six premiers mois de 2010, a relevé ses objectifs. Son patron, Franck Riboud, vise à présent « une marge opérationnelle stable et une croissance de 10 % minimum de la génération de trésorerie ». Même son de cloche chez Schneider Electric et Suez Environnement qui ont également revu à la hausse leurs prévisions de résultats. Outre les pays émergents, cet optimisme est motivé par leur exposition au secteur très porteur des énergies renouvelables.Pessimisme de la FedReste que, dans l'ensemble, la prudence est de mise dans les rangs du CAC 40. En dépit du fort rebond des bénéfices, il s'agit de ne pas trop s'enthousiasmer. À juste titre d'ailleurs. Car d'une part, les groupes ne bénéficieront pas sur la seconde partie de l'année du même effet de base favorable que sur la première. En outre, les incertitudes qui pèsent actuellement sur la solidité de la reprise notamment américaine incitent les entreprises à une certaine retenue. En début de semaine, le scepticisme affiché par la Réserve fédérale américaine concernant les perpectives de croissance aux États-Unis les a confortées en ce sens. Si les marchés ont réussi à rebondir ces dernières semaines grâce aux signaux positifs lancés par les entreprises, il y a désormais fort à parier qu'à l'approche de la fin de la moisson des semestriels, ils soient de nouveau plombés par les incertitudes macroéconomiques. À l'image de ce que l'on peut voir sur les places boursières depuis le début de la semaine. Mathias Thépot avec G. V.
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