Les Chinois attendent les commandes de Noël de l'Occident

À première vue, les statistiques chinoises du mois d'août publiées vendredi et samedi n'ont rien d'alarmant. La production industrielle a augmenté de 13,9 %, l'inflation (+ 3,5 %) continue de croître mais sans dérapage inquiétant et les importations ont bondi de 35,2 %, laissant espérer un début de rééquilibrage de la deuxième économie mondiale en faveur de la consommation interne. Même si le surplus commercial reste élevé (20 milliards de dollars), il s'est contracté par rapport à juillet. Mais à y regarder de plus près, les statistiques diffusées par Pékin ont de quoi inquiéter. Pour le troisième mois consécutif, la croissance des exportations chinoises a décéléré en août à 34,4 %. Certes Pékin vient d'annuler un abattement fiscal pour ses exportateurs, les poussant ainsi à charger leur carnets de commandes en juillet. Mais de l'avis général, la baisse est plus rapide que prévue et certains y voient le signe que les commandes en provenance des États-Unis et de l'Europe, dans la perspective des fêtes de Noël, ne sont pas au rendez-vous. D'ici décembre, les exportateurs chinois pourraient donc sérieusement souffrir. Et l'accord historique qui a été signé dimanche entre Taïwan et la Chine continentale (Accord cadre de coopération économique) afin de resserrer leurs liens, ne sera sans doute pas en mesure de corriger la tendance.Pessimisme En atteste l'augmentation des exportations vers la zone euro, qui s'est amenuisée. « Il y a un risque que la faible croissance chez les partenaires commerciaux de la Chine affecte ses exportations au fur et à mesure que la fin de l'année approche », estime Brian Jackson, économiste basé à Hong Kong pour Royal Bank of Canada. Autre indice révélateur, le PMI compilé par HSBC (purchasing managers index), qui sonde la confiance des entrepreneurs, est sous de la barre de 50 depuis 3 mois, « ce qui montre que les commandes sont en baisse et que les entreprises ne sont pas optimistes », interprète Mark Williams, économiste chez Capital Economics. Certains économistes tablent sur une croissance des exportations de seulement 10 % en décembre. « L'impact sur la politique intérieure et extérieure serait important », estime Ben Simpfendorfer chez Royal Bank of Scotland à Hong Kong. « Toute réévaluation de la monnaie serait alors à exclure  », dit-il.
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