Sortie de crise pour les banques françaises

Cela ne fait plus le moindre doute : les banques françaises sont sorties de la crise financière. Toutes les banques françaises ! Même BPCE et Natixis. À la différence de leurs concurrents hexagonaux, le groupe issu du rapprochement entre les Banques Populaires et les Caisses d'Épargne, et sa filiale maudite, étaient encore dans le rouge au deuxième trimestre. Mais au troisième, ils ont, comme les autres, engrangé des bénéfices honorables.C'est la première fois depuis le début de la tourmente financière (août 2007) que les établissements financiers hexagonaux paraissent réellement tirés d'affaire. Ils ont regagné la confiance des investisseurs. Depuis le début de l'année, le cours de l'action BNP Paribas a progressé de 95 %, celui de la Société Généralecute; Générale de 45 %, celui du Crédit Agricolegricole de 90 % et celui de Natixis (le groupe BPCE n'est pas coté) de 240 %. Les banques françaises se financent à nouveau sans peine sur les marchés, que ce soit en levant de la dette, en émettant des titres hybrides (quasi-fonds propres) ou via des augmentations de capital.Ainsi, ces dernières semaines, le Crédit Mutuel, BNP Paribas, la Société Généralecute; Générale et le Crédit Agricolegricole ont été en mesure de rembourser l'aide de l'État en fonds propres. Seul BPCE prend son temps (lire ci-dessous). Quant à la franco-belge Dexia, elle est toujours sous tutelle publique. Mais de manière générale, le secteur bancaire français a pris une longueur d'avance sur les nombreux établissements européens encore sous perfusion, en particulier en Allemagne et en Grande-Bretagne.l'embellie des marchésBon nombre de banques se sont également payé le luxe de renforcer leurs fonds propres. La proportion de ces derniers rapportée aux actifs est passée de 9,3 % fin juin à 10 % fin septembre chez BNP Paribas, de 9,2 % à 9,7 % au Crédit Agricolegricole, de 9,5 % à 10,8 % à la Société Généralecute; Générale et de 8,6 % à 8,8 % chez BPCE. Enfin, alors qu'ailleurs, la recomposition du secteur bancaire ne fait que commencer, les établissements français bénéficient déjà des changements de périmètres mis en ?uvre à la faveur de la crise. Fortis contribue déjà positivement aux résultats de BNP Paribas. Crédit Agricolegricole Asset Management s'apprête à rapprocher son pôle de gestion d'actifs de celui de la Société Généralecute; Générale. Quant à Calyon, la banque d'investissement du Crédit Agricolegricole, elle tire profit de son recentrage.Mais les résultats du troisième trimestre témoignent aussi de la vulnérabilité des banques françaises à la crise économique. La détérioration de l'économie réelle, en faisant grimper la charge des impayés, pèse de plus en plus lourd dans les comptes des grandes banques de réseau. Ces dernières affichent toutefois leur optimisme : la reprise se profilant, les provisions liées à ces créances douteuses devraient bientôt cesser d'augmenter.En revanche, la performance des activités de banque de financement et d'investissement laisse perplexe. L'embellie sur les marchés (en particulier une configuration exceptionnelle sur les marchés de taux) a largement contribué aux résultats du premier au troisième trimestre. Ainsi, plus de la moitié du résultat avant impôt de BNP Paribas provient de son pôle CIB (Corporate and Investment Banking). À court terme, personne ne peut s'en plaindre. D'autant que les banques affirment s'être délestées de la plus grande partie de leurs actifs « toxiques ». Mais ces revenus restant par nature volatils, la vigilance s'impose.
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