Plus que jamais, Renault mise sur la Russie. Le groupe français, qui détient 25 % du capital d'Avtovaz, le fabricant des Lada, se montre désormais optimiste sur l'essor de ce marché et la montée en puissance de l'Alliance Renault-Nissan dans le premier constructeur automobile du pays. « Le Premier ministre russe nous a invités à prendre le contrôle d'Avtovaz et nous sommes en train de regarder les modalités et les conditions de cette prise de contrôle », a expliqué jeudi soir à la presse le patron de Renault et Nissan, Carlos Ghosn. Les 25 % supplémentaires cédés par les Russes seront répartis entre Renault et son allié japonais. Dans quelles proportions ? « C'est une décision interne à l'Alliance ». Quant au prix, il reste à fixer.Oubliées, donc, les bisbilles qui avaient un temps entaché les relations entre le français et son allié russe ? Deux éléments auraient contribué à réchauffer les relations. D'abord, le marché local s'est bien redressé. « Il devrait atteindre 2 millions de voitures cette année et passer la barre des 3,5 millions assez vite ».Le second facteur expliquant ce retour en grâce d'Avtovaz aux yeux de Renault, c'est le travail accompli par le management russe mis en place ces derniers mois. « Il vaut mieux que ce soient les Russes qui managent et assument les responsabilités », a reconnu Carlos Ghosn. Lorsque l'Alliance Renault-Nissan aura pris le contrôle d'Avtovaz, « nous ne remplacerons pas les Russes par des Français, mais nous pourrons choisir les Russes avec qui nous voulons travailler », a-t-il ajouté. Cette montée en puissance dans Avtovaz permettra à l'Alliance de consolider sa quote-part des bénéfices. Surtout, Renault lorgne la base de fournisseurs très importante d'Avtovaz. Des fournisseurs certes encore loin des niveaux de ceux d'Europe de l'ouest. « Mais ils peuvent avoir une compétitivité redoutable. Et il est plus facile pour nous de les mettre aux normes que d'en faire venir d'autres », explique Carlos Ghosn. Pourquoi les Russes sont-ils prêts à céder le contrôle d'Avtovaz ? « La façon dont nous avons travaillé avec eux leur a plu », répond le PDG. O. E.

latribune.fr

12 Déc 2010, 23:22

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