Dernière ligne droite pour la taxe poids lourds

Le processus de désignation du consortium qui emportera la gestion de l'écotaxe sur les poids lourds entrerait dans sa dernière ligne droite. Une commission consultative d'évaluation des offres doit se tenir ce lundi. Pour autant, il ne s'agirait pas d'une réunion interministérielle en tant que telle. L'enjeu est très important : pour l'État, cette taxe perçue à partir de 2012 sur les poids lourds qui circuleront sur les 12.000 kilomètres du réseau routier national et sur les 2.000 kilomètres de routes départementales devrait permettre d'encaisser 1,2 milliard d'euros par an sur douze ans. Et pour le consortium gagnant, d'engranger près de 2 milliards d'euros sur la même période. Le lauréat sera sélectionné en fonction du prix qu'il demandera, de la qualité technique de son projet, de la crédibilité du calendrier de mise en service et de la robustesse du financement qu'il aura obtenu. Trois consortiums sont en lice, sachant que le quatrième candidat, le néerlandais Biloo, aurait été écarté. Le concessionnaire autoroutier italien Autostrade, est associé à la SNCF, Thales, Steria et SFR. Le concessionnaire autoroutier français Sanef, filiale de l'espagnol Abertis, concourt avec Egis, la filiale infrastructure de la Caisse des dépôts, Siemens, Atos et Safran. Enfin, le constructeur Bouygues est associé à Orange et à l'autrichien Kaptsch, spécialisé dans les systèmes de facturation embarquée. Certains affirment que Bouygues ne serait plus dans la course et que la bataille se joue entre Autostrade et Sanef, sachant qu'Autostrade gère déjà une écotaxe en Autriche et Sanef un système en Slovaquie. D'ores et déjà, un expert du transport routier, qui requiert l'anonymat, fait valoir que le choix d'Autostrade serait « considéré comme provocateur et susciterait un phénomène de rejet ». « La SNCF détient le quatrième opérateur européen de transport, Geodis, poursuit-il. Il serait paradoxal qu'un transporteur routier détenu par l'État soit en capacité d'obtenir des informations stratégiques sur l'ensemble de ses concurrents et leur flotte de camions et in fine l'ensemble du marché du transport routier en France ». Du côté d'Autostrade, on rétorque que, en aucune manière, Geodis ne traitera les données informatisées sécurisées et qu'Autrostrade sera tenu de respecter un cahier des charges très rigoureux. Sophie Sanchez
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