Le trading à haute fréquence s'invite dans le débat sur les matières premières agricoles

Les matières premières agricoles semblent avoir perdu leurs repères. Sur le sucre coté sur l'ICE, la volatilité sur 100 séances a atteint un record historique, soit 56 %. Une situation impossible à gérer. « La récente hausse de la volatilité sur les prix du sucre roux pose problème à la vraie communauté du sucre », a assuré Sean Diffley, président du World Sugar Committee, dans une lettre écrite à ICE. Or les montagnes russes que suit la courbe des prix se sont accélérées avec la montée en puissance du trading à haute fréquence. L'ICE devrait rétablir un mécanisme réduisant les possibilités d'intervention du trading à haute fréquence à partir du mois de mars, à la fois pour le sucre et le coton, qui a touché vendredi un plus-haut sur 150 ans.Ce n'est pas le seul impact que la volatilité peut avoir sur les marchés. Les variations de prix ont aussi eu pour effet d'augmenter fortement les dépôts de garantie imposés aux opérateurs par les chambres de compensation. Pour les contrats parisiens sur le blé, le colza, le maïs ou l'orge de brasserie, la question est gérée par LCH.Clearnet SA. « Pour tout contrat, deux paramètres permettent de déterminer le montant de ces dépôts, censés couvrir les éventuelles pertes renflouées par d'éventuels appels de marge si besoin : les amplitudes de fluctuation de sous-jacent et le degré de volatilité », explique Pierre-Dominique Renard, directeur des cliens, marchés et infrastructures de LCH.Clearnet.Malgré leur récente hausse, les dépôts de garantie restent faibles. Ainsi, pour acheter un contrat sur le blé, qui représente 50 tonnes de marchandise soit une valeur de près de 13.000 euros, il suffit de déposer 1.150 euros. Soit moins de 9 % du montant réellement engagé, même si par la suite des appels de marges quotidiens peuvent être réclamés. « Le problème c'est que si on augmente ces marges, les agriculteurs auront du mal à suivre : c'est un problème de cash », assure Benoît Labouille, expert chez Offre et Demande Agricole. Les agriculteurs se couvrent en effet avant d'avoir vendu leur récolte. muscler la régulationParmi les idées de la France pour muscler la régulation du secteur, celle de relever ces marges pour les intervenants non commerciaux est en bonne place. Le projet d'enregistrer toutes les opérations agricoles, y compris hors marché, semble en revanche plus compliqué. « L'enregistrement, comme la compensation, nécessite une standardisation des contrats », prévient Pierre-Dominique Renard. Ce qui est particulièrement compliqué pour les matières premières agricoles, dont le calibrage et la qualité diffèrent souvent. Aline Robert
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.