Carrefour : le front du « non » aux scissions rallie de nouvelles troupes

cite>Carrefour dévoile ce jeudi son chiffre d'affaires du premier trimestre 2011. « Sans surprise, il ne sera pas bon », juge un analyste financier. La Bourse de Paris n'attend rien de cette publication. Elle s'interroge davantage sur les projets de scission que ses premiers actionnaires, Colony Capital et Groupe Arnault, veulent imposer. Car, le camp des opposants aux projets d'introduction en Bourse de 100 % de Dia, son enseigne de hard discount, et de 25 % de Carrefour Property, sa foncière, grossit à vue d'oeil.Thierry Defforey, fils du co-fondateur de Carrefour, votera non, comme son frère aîné, Hervé. « Ces opérations seraient une perte sèche pour l'entreprise et les actionnaires », indique-t-il à « La Tribune », sans dévoiler le nombre de droits de vote qu'il détient. Sophie Defforey, une de ses deux soeurs, fera de même. Xavier Kemlin, ancien actionnaire d'Hyparlo racheté par Carrefour - il est connu pour être un trublion des assemblées générales - détient ses procurations. « À nous deux, nous détenons près de 2 millions de titres. Je voterai non », dévoile-t-il. Ce refus s'ajoute à celui attendu des salariés (2 % des droits de vote).Les agences de conseil de vote, qui influencent les gérants de fonds et les petits actionnaires, entrent, elles, dans la danse. Deminor appelle au non. Phitrust se dit « vigilant ». L'association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) n'a pas arrêté sa position. Pas plus que Proxinvest. « Mais cette opération me déplaît », juge, d'ores et déjà, son président Pierre-Henri Leroy. Début mars, ce cabinet a écrit combien « le départ de Jean-Martin Folz [administrateur démissionnaire] présume du pire ». Quel rôle jouera enfin Knight Vinke ? Le fonds activiste new-yorkais, qui détient plus de 1 % du capital, sonde l'opinion des actionnaires institutionnels. « Viendra un temps où nous dévoilerons nos intentions », avance son porte-parole.Les petits porteurs inquietsCette fronde tourmente Colony Capital et Groupe Arnault. Contacté par « La Tribune », le fonds d'investissement américain n'a pas souhaité réagir et Groupe Arnault n'a pas répondu à notre appel. « Cela devient risqué », note un analyste. D'autant que beaucoup de petits porteurs s'inquiètent du taux élevé d'imposition applicable au superdividende promis. Tous les actionnaires - y compris les Halley, autres actionnaires historiques dont le rôle sera clef - veulent maintenant étudier de près les modalités fiscales des offres. Elles seront dévoilées les 16 et 17 mai lors des journées d'information aux investisseurs que Carrefour organise. À un mois de l'Assemblée générale du 21 juin, Lars Olofsson, son directeur général, et Pierre Bouchut, directeur financier, joueront gros : ils devront convaincre du bien-fondé de ces opérations qui, en AG, doivent rallier 66 % des voix présentes ou représentées pour être adoptées. Le duo plaidera que cette opération a un sens stratégique et bénéficie à tous les actionnaires, y compris les petits. La tache ne sera pas simple. Début mars, en dévoilant ces projets, Lars Olofsson avait chiffré à 4,09 milliards les dividendes exceptionnels versés à tous les actionnaires, en précisant que Colony et Groupe Arnault s'engageraient à conserver les titres Dia et Carrefour Property.
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