La Cour des comptes sévère sur l'efficacité du système éducatif

Les comparaisons globales sont loin d'être honteuses. 69 % des Français âgés de 25 à 64 ans ont, par exemple, un niveau de formation égal ou supérieur au deuxième cycle de l'enseignement secondaire, contre 70 % en moyenne dans les pays de l'OCDE et 71 % dans l'Union européenne. Il n'empêche. Dans un rapport intitulé « L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite de tous les élèves » rendu public mercredi, la Cour des comptes dresse un sévère constat sur la capacité du système éducatif français à remplir sa mission. « La France est le pays de l'OCDE où le retard scolaire à 15 ans est le plus important - dix fois plus que les pays qui obtiennent les meilleurs résultats -, un de ceux où les écarts de résultats entre élèves se sont le plus accrus entre les deux dernières enquêtes de l'OCDE, et celui où l'impact de l'origine sociale sur les résultats des élèves est le plus élev頻, pointe le rapport qui s'appuie sur des travaux de terrain menés dans six académies pendant trois ans. Prévenir l'échecPrincipal défaut du système d'enseignement public hexagonal, son incapacité à proposer des solutions adaptées à l'origine sociale, culturelle ou géographique des élèves. Créé à une époque où seule une minorité obtenait le baccalauréat, le système « tend à privilégier les élèves sans difficultés particulières ». Et même si la nécessité de prévenir l'échec scolaire fait désormais pleinement partie des objectifs de l'Éducation nationale, les moyens qui y sont alloués ne sont pas suffisamment ciblés pour être efficaces. « Les plus récentes (réformes) s'appliquent en effet sans distinction à tous les établissements d'enseignement comme s'ils avaient les mêmes besoins, nécessitaient les mêmes moyens et appelaient les mêmes procédures », martèlent les sages de la rue Cambon. Conséquence, malgré le « dévouement remarquable des acteurs de l'enseignement scolaire » qui permet au système de fonctionner « en dépit de ses rigidités », la France reste « champion des redoublements », pourtant « inefficaces et très coûteux ». Pour redresser la barre, plutôt que d'accroître uniformément les moyens, les magistrats insistent sur la nécessité de faire de vrais arbitrages entre les dépenses. En mettant l'accent sur l'éducation prioritaire plutôt que sur les redoublements, en renforçant la lutte contre l'échec scolaire plutôt qu'en multipliant les options offertes aux élèves ou en concentrant les sommes sur les établissements les plus en difficulté. Mais cette différenciation suppose, de la part du ministère, une meilleure connaissance des besoins d'accompagnement personnalisé dans chaque établissement. Un travail de titan jamais entrepris jusqu'à maintenant. Enfin, n'oubliant pas son rôle de gardien de l'utilisation des deniers publics, la Cour estime que l'Éducation nationale devrait mieux connaître le coût des politiques qu'elle mène et raisonner « en euros et à partir de critères de performance » plutôt qu'en « heures d'enseignement » et « en répartition des moyens ».n
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