« Le ciment est exposé au risque carbone »

vincent mages, directeur chez lafargeQuelles seraient les conséquences d'une mise aux enchères des allocations de quotas pour l'industrie cimentière européenne ? Elle entraînerait un déplacement de la source de CO2, parfois accompagné d'une augmentation de la quantité émise, négatif sur le plan de l'environnement, de la valeur et des emplois. Elle s'opposerait aussi à la relation commerciale privilégiée et au suivi technique que nous développons avec nos clients de proximité.Pourquoi le ciment est-il particulièrement concerné par le sujet ? Trois facteurs déterminent la façon dont un secteur est exposé au risque carbone : l'intensité carbone de ses process de fabrications, le poids du carbone dans le prix du produit, et la possibilité de le faire voyager. Avec une fabrication fortement émettrice de CO2 en raison de la transformation chimique du calcaire et un produit à faible valeur unitaire qui se transporte facilement, le ciment est particulièrement vulnérable aux « fuites » de carbone.Quelle solution préconisez-vous pour atténuer cette exposition ? Nous proposons d'inclure les importateurs dans l'ETS (European Trading Scheme) en considérant le lieu de consommation. Pour le consommateur, il ne doit pas y avoir de différence entre les produits consommés sur le territoire européen, indépendamment de leur lieu de production. Le système pourrait fonctionner sur la base d'une teneur en CO2 par défaut, calculée sur une moyenne du secteur, sauf si l'importateur peut prouver que la sienne est inférieure. Cela aurait en outre pour effet de rendre plus vertueux les producteurs hors d'Europe et d'élever le niveau de performance global. Propos recueillis par D. P.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.