Les ports britanniques se battent pour obtenir le chantier des éoliennes en mer

À perte de vue, des voitures rangées en lignes parallèles. Au bout de ce dépôt de véhicules neufs s'écoulent les eaux glacées de l'Humber, au nord-est de l'Angleterre, dont l'estuaire est large de cinq kilomètres à cet endroit. Difficile d'imaginer que c'est sur cet immense terrain de 880 hectares, quasiment en friches, que pourrait se jouer l'avenir de l'éolien britannique.Le promotteur Able UK, qui assemble les terrains depuis une décennie, prévoit d'investir plus d'un demi milliard d'euros pour y installer un gigantesque quai portuaire de 1,5 kilomètre de long, destiné à charger les éoliennes hautes de 180 mètres qui doivent être installées au large des côtes britanniques. La propriété de la Couronne, qui possède les sols sous-marins, a attribué il y a un an neuf concessions en mer du Nord pour un objectif total de 32 gigawatts d'électricité d'ici 2020, soit le quart de la demande britannique d'électricité. Un marché juteuxLe hic, c'est que la Grande-Bretagne n'a pas les infrastructures portuaires nécessaires. Chacune des éoliennes mesure une demi Tour Eiffel et nécessite des grues spéciales et un espace aérien complètement dégagé (libre de tout câble électrique). Trois ports britanniques se sont donc lancés dans une course pour améliorer leur infrastructure. Outre Able UK, le port de Hull, de l'autre côté de l'estuaire de l'Humber, et celui de Newcastle, se livrent bataille pour un marché juteux de cinq éoliennes installées par jour pendant cinq ans. Les chances d'un port dépendent en grande partie de l'emplacement des futures usines de turbines. Celles-ci devront en effet être installées à proximité, afin de limiter au minimum le transport de ces énormes bêtes. Siemens, General Electric, Mitsubishi et l'espagnole Gamesa ont promis d'investir chacune au Royaume-Uni entre 80 et 150 millions d'euros. Leur choix d'implantation est attendu anxieusement dans les ports. Plutôt que de faire venir les éoliennes depuis un port britannique, on pourrait imaginer de les acheminer depuis l'autre côté de la Manche ou de la mer du Nord. Mais pour Simon Brett, d'Associated British Ports (propriétaire du port de Hull), rencontré lors de ce voyage réalisé à l'invitation du UK Trade and Investment, un tel transport serait trop onéreux. « Un bateau capable de transporter ces éoliennes coûte 150.000 euros par jour. » L'estuaire de l'Humber, à moins de 12 heures de bateau d'un site qui pourrait bientôt accueillir 5.000 éoliennes, est géographiquement beaucoup mieux situé. Eric Albert, à Immingham. ? Retrouvez la version longue de cet article sur www.latribune.f
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