Conforama veut rassurer ses fournisseurs

Gilles Silberman fait des effets de manches. Le vice-PDG de Cauval Industries a convié la presse ce mardi pour dénoncer le futur rachat de Conforama par Steinhoff. Le propriétaire de Dunlopillo et Treca y dévoilera des courriers signés de Conforama. « Notamment celui où il interdit de vendre à Alinea », indique à « La Tribune » Gilles Silberman. Depuis l'annonce du projet de vente de Conforama au fabricant sud-africain de meubles pour 1,2 milliard d'euros, cet ancien avocat reconverti dans les affaires panique. Il veut alerter des « conséquences de ce rachat pour l'industrie du meuble et, en particulier, pour Cauval Industries ». Le groupe dispose d'une usine à Bar-sur-Aube (Aube). « Elle n'emploie plus que 700 personnes, contre 1.243 en 2005. Près de 65 % de son chiffre d'affaires dépend de Conforama », indique-t-il, insinuant, sans convaincre, que seul le diktat de la distribution l'expliquerait.Qu'en sera-t-il demain lorsque l'enseigne aura basculé dans le giron de Steinhoff, fabricant de canapés et de matelas ? Ses fournisseurs craignent de la voir s'approvisionner dans les 25 usines du groupe aux 4,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. « Je comprends cette inquiétude. Mais elle n'a pas lieu d'être. Il n'y aura pas de changement dans la politique de sourcing de Conforama », assure à « La Tribune » le PDG de Conforama, Thierry Guibert. « Au Royaume-Uni, Cauval a perdu 60 % de ses ventes suite au rachat de Bensons, Harveys et Sleepmasters par Steinhoff », répond Gilles Silberman.Mais, selon l'enseigne, les distributeurs rachetés en Europe n'utiliseraient pas systématiquement les capacités de production du groupe. « Nous avons de très bonnes relations avec les fabricants français et européens de meubles, quels qu'ils soient. Conforama s'approvisionne à 80 % dans l'Union européenne. Et je ne comprends même pas pourquoi Cauval Industries nous fait ce procès d'intention », s'irrite Thierry Guibert. La stratégie de Conforama sera dès lors observée à la loupe. Y compris au ministère de l'Industrie que Gilles Silberman vient d'aviser. Juliette Garnie
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