Vers un redressement de l'activité dans les travaux publics en 2011

Les temps sont durs pour les PME des travaux publics comme en témoigne le dépôt de bilan à Toulouse de la Scam, qui comptait 400 collaborateurs. Pourtant, l'État a rarement lancé autant de grands projets d'infrastructures comme la ligne TGV Sud-Europe-Atlantique, remportée par Vinci. C'est tout le paradoxe des travaux publics. « Les grands projets ne pèsent que 6 % de l'activité », relève Patrick Bernasconi, le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui regroupe 8.300 entreprises. En outre, le risque, que certains grands chantiers soient reportés, n'est pas mince. Selon la « Lettre de l'Expansion », la mise en service de la ligne TGV Bretagne-Pays-de-Loire pourrait être reportée de 2014 à 2017.« L'activité des travaux publics ne s'est pas effondrée : elle a baissé de 7 % sur trois ans et les effectifs de 12 %, précise Patrick Bernasconi. En outre, 2010 ne devrait se traduire que par une baisse de 1 % du chiffre d'affaires, à 38,8 milliards d'euros, tandis que 2011 devrait marquer un redressement » de l'activité (+ 2,5 %, à 40 milliards). Car les communes ont consenti d'importants investissements en 2010 (2,5 milliards), comme RFF et RTE (respectivement 1,4 milliard et 1,1 milliard). Pour 2011, RFF a prévu d'investir 1,6 milliard, la RATP 1,5 milliard, et les travaux de la seconde phase de la LGV Est et de nouvelles autoroutes comme l'A150 au nord de Rouen devraient démarrer.Les commandes repartent dans le secteur privé, en raison notamment de la meilleure santé des promoteurs immobiliers, qui génèrent eux-mêmes des travaux de voirie. En revanche, les budgets d'entretien des réseaux routiers font l'objet de coupes claires. Et si les grandes villes bénéficient de la reprise des transactions immobilières, les zones rurales font figure de parents pauvres, tandis que les régions et les départements voient leurs marges de manoeuvre réduites par la réforme fiscale. Enfin, les prix des appels d'offres restent « dramatiquement bas », alors que les coûts des matériaux sont repartis à la hausse.En tout état de cause, Patrick Bernasconi déplore depuis le début de l'année 331 défaillances d'entreprises dans les travaux publics à fin novembre, représentant 4.128 emplois. Aussi il appelle de ses voeux à une clarification du schéma national des infrastructures de transport, dont la première mouture reste floue, de telle sorte qu'il devienne « un vrai document de programmation ». Sophie Sanchez
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