Une Assemblée générale du « Monde » était convoquée lundi après-midi pour renouveler le conseil de la SRM, la Société des rédacteurs du Monde qui a démissionné cet été. Elle s'est prolongée pendant plus de trois heures. Pour beaucoup, le sort d'Éric Fottorino, directeur du quotidien du soir, et également président du directoire du Monde, devait être scellé lors de cette AG tant les relations sont tendues avec une grande partie de rédaction. La SRM l'avait d'ailleurs appelé en juin dernier à remettre son mandat.La plupart des journalistes ne cachent plus qu'ils espèrent que les nouveaux actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse mettent un peu d'air à la tête du groupe de presse. D'autant que le sort de David Guiraud, vice-président du directoire et directeur général, semble lui aussi scellé.Mais les choses sont bien plus compliquées qu'il n'y paraît. Les nouveaux propriétaires ont toujours dit haut et fort qu'ils n'avaient pas l'intention de changer l'équipe dirigeante en place. Du moins dans un premier temps... Mais depuis quinze jours, la situation s'est fortement dégradée, Éric Fottorino dénonçant dans un courrier largement diffusé le « harcèlement moral » des nouveaux actionnaires (voir latribune.fr du 12 décembre) et les méthodes de Michael Boukobza, proche de Xavier Niel, et ancien directeur général de Free, qui s'est vu confier une mission pour réduire les dépenses du groupe de presse.Quant à la fonction de président du directoire d'Éric Fottorino, seul le conseil de surveillance peut y mettre fin. Et justement le prochain est convoqué dans moins de 48 heures, mercredi 15 décembre. Pierre Bergé doit y être nommé président, tandis que Louis Dreyfus, l'homme de presse de Matthieu Pigasse doit, lui, faire son entrée au directoire. Actuel directeur général des « Inrocks », ancien directeur général de « Libé » et du « Nouvel Observateur », son nom est régulièrement évoqué pour prendre la direction générale du Monde si elle devient vacante.La perle rareReste maintenant à trouver la perle rare pour diriger « Le Monde » même si on a le temps de la trouver, entend-t-on tant du côté des actionnaires que de la rédaction. Une chose est sûre, le ou la candidate doit avoir les reins solides car l'année 2011, année de la restructuration, promet d'être agitée. Les nouveaux actionnaires ont promis que le directeur du journal devra être approuvé lors d'un vote par plus de 60 % de la rédaction. Des discussions vont donc s'ouvrir entre le trio « BNP » et la SRM pour trouver le mouton à cinq pattes. Pour certains, le candidat parfait serait un ou une quadra, qui, si possible n'officie pas au Monde actuellement...

latribune.fr

14 Déc 2010, 11:43

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