Les besoins en fonds propres des assureurs vie français varient selon les conditions de marché

La cinquième étude d'impact de la directive Solvabilité 2, réalisée sur la base des bilans 2009, conclut que le secteur de l'assurance est très solvable (lire ci-dessus). Mais les résultats auraient été beaucoup moins rassurants si l'on avait pris en compte les bilans 2010, notamment pour l'assurance-vie, selon une étude de Milliman que « La Tribune » a pu consulter. D'après les simulations réalisées par ce cabinet d'actuaires, les résultats du QIS 5, qui doivent être dévoilés ce mardi matin par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), devraient conclure que les assureurs vie français couvrent globalement leur exigence de capital cible (SCR) à 179 %. Mais ce taux de couverture s'effondre à 104 % si l'on se base sur les bilans à fin 2010. Un résultat qui témoigne de l'extrême volatilité, pour l'assurance-vie, des exigences de fonds propres sous Solvabilité 2. Pour Eric Serant, associé du cabinet Milliman et auteur de l'étude, cette volatilité tient largement à des défauts de calibrage du risque lié à la détention d'actions. L'application du modèle conduit à simuler une chute de 49 % de la valeur des actions en portefeuille fin 2010, contre 29 % à fin 2009. Un grand écart qui s'explique par le jeu du « dampener », un mécanisme d'ajustement censé lisser l'effet des cycles boursiers. Pour Eric Serant, « ce résultat montre les carences des hypothèses, qui fixent un horizon de 3 ans, bien inférieur à la durée du cycle boursier, et se basent sur l'indice mondial MSCI, dont la corrélation avec l'indice européen Eurostoxx est loin d'être parfaite ». Évolution des tauxLes simulations réalisées par Milliman montrent qu'en appliquant un « dampener » à 5 ans sur l'Eurostoxx, les résultats seraient bien moins volatils, avec un taux de couverture qui passerait de 179 % fin 2009 à 144 % fin 2010. La chute de la solvabilité des assureurs vie entre 2009 et 2010 s'explique aussi, dans une moindre mesure, par l'évolution des marchés de taux, marquée par la baisse globale des rendements et par la hausse des primes de risques sur les obligations des États périphériques de l'Union européenne. Ce facteur affecte notamment les assureurs ayant offert des garanties de taux d'intérêts élevées sur leurs fonds en euros. En revanche, la variation de l'exigence de capital est nettement moins marquée pour les assureurs non-vie, dont le taux de couverture global, estimé à 190 % fin 2009, ne chuterait pas sous 164 % au cours de l'exercice 2010. Un niveau de volatilité que Milliman juge « tout à fait gérable ». B. J.
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