Pour Bob Dudley, l'histoire se répète

En mettant Bob Dudley à la tête de BP après la marée noire, le conseil d'administration avait choisi un Américain, élevé au Mississippi, qui puisse rassurer ses concitoyens. Son prédécesseur, un Britannique un peu coincé à l'accent très chic, avait commis des bourdes de communication incompréhensibles sur les côtes du Golfe du Mexique (notamment en allant faire du yacht en Angleterre au milieu de la catastrophe).Mais c'est de Russie que viennent désormais les problèmes. Bob Dudley connaît pourtant bien le pays : c'est lui qui a dirigé entre 2003 et 2008 la joint-venture TNK-BP. L'affaire avait très mal tourné : lors d'un bras de fer avec les actionnaires russes de l'entreprise, les autorités du pays avaient révoqué son visa en 2008, le forçant à quitter le pays en catastrophe.Prise de risqueAussi, signer en janvier un accord majeur avec Rosneft, la compagnie pétrolière nationale russe, était une sérieuse prise de risque. « Etant donné son expérience pour le moins douteuse en Russie, n'aurait-il pas fallu choisir quelqu'un d'autre que Bob Dudley pour mener l'accord ? », accusait un petit actionnaire pendant l'assemblée générale. Carl-Henric Svanberg, le président de BP, défend l'Américain. il rappelle que BP est le principal pétrolier étranger en Russie, et que son activité y est très rentable. « C'est l'un des projets pétroliers qui a eu le plus de succès ces dernières années. » L'entreprise y extrait le tiers de sa production pétrolière mondiale et 7 % de sa production gazière. Il n'empêche, les nouvelles difficultés russes de Bob Dudley sont embarrassantes pour un homme qui s'y est déjà brûlé les ailes une fois. E. A.
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