Le CAC 40 trébuche à nouveau sur des inquiétudes pour la zone euro

Loin du début de semaine euphorique, la séance de vendredi a traduit les inquiétudes persistantes des marchés sur la zone euro. A l'instar de l'ensemble des places financières mondiales, le CAC 40 a décroché de 4,59% à 3.560,36 points sur fond de chute de la monnaie européenne. De fait, si l'indice parisien bondit de 4,95% sur la semaine grâce au fort rebond enregistré lundi (+9,66%), il affiche une évolution négative sur les quatre dernières séances (-4,3%). Le CAC 40 termine même de nouveau sous la barre des 3.600 points, enfoncée lors du mouvement de ventes panique de vendredi dernier avant l'annonce du plan massif de soutien de la zone euro. Il reste également loin de rattraper le terrain perdu lors de la semaine du 3 mai où il avait cédé plus de 11% en cinq séances. Certes, le vaste plan de 750 milliards d'euros débloqué dans l'urgence dimanche dernier a permis de soulager les craintes les plus vives sur la situation à court terme de la zone euro face au risque systémique engendré par la crise grecque. En témoigne l'envolée des principales places boursières lundi, lorsque le CAC 40 a signé la troisième plus forte hausse quotidienne de son histoire. Mais le soulagement a été de courte durée. Car les inquiétudes de fond demeurent. Paradoxalement, les mesures d'austérité budgétaire adoptées tour à tour par la Grèce, l'Espagne et le Portugal font craindre pour l'économie de la zone euro. Les investisseurs redoutent, dans le même temps, un échec de ces plans de rigueur et une réduction effective des budgets qui viendrait affecter une reprise économique déjà bien fragile. Selon des chiffres parus mercredi, la croissance du PIB en zone euro a été limitée à 0,2% au premier trimestre."Je pense que dans les mois à venir, le marché ne saura pas s'il doit davantage redouter une piètre croissance dans la zone euro ou une grave dette souveraine", commente auprès de l'agence Reuters Claire Chaves d'Oliveira, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management. "Or, on ne peut pas rêver de relance sans grignoter un peu sur la dette", ajoute-t-elle.Face aux inquiétudes des investisseurs sur les dettes souveraines, les valeurs bancaires restent en première ligne. Elles ont affiché des rebonds impressionnants à deux chiffres lundi, Société Généralecute; Générale s'envolant notamment de près 24%. Mais le reste de la semaine a été beaucoup plus difficile à négocier. EADS en vedetteLes investisseurs s'inquiètent toujours de l'exposition des banques françaises à la Grèce et plus généralement au problème des dettes publiques en Europe. Ils s'interrogent également sur les conséquences des enquêtes ouvertes par les autorités américaines contre plusieurs banques, américaines et étrangères dont Crédit Agricolegricole, sur les produits structurés.Sur la semaine, le compartiment a pu reprendre un peu de terrain mais limite néanmoins sa progression par rapport aux hausses enregistrées lundi. L'assureur Axa gagne 10,8%, Dexia 9,2%, BNP Paribas 9,2% et Société Généralecute; Générale 7,6%. Crédit Agricolegricole affiche la plus faible performance du secteur (+6,2%) alors que la banque verte a déçu sur ses résultats trimestriels, là où ses concurrentes ont fait mieux que prévu.Autre valeur vedette de la semaine, EADS a profité de la chute de l'euro face au dollar, qui rend le groupe européen de défense et d'aéronautique plus compétitif. L'action s'envole de 20,3% sur les cinq dernières séances. La maison-mère d'Airbus a aussi rassuré en publiant des résultats conformes aux attentes pour le premier trimestre et en confirmant ses objectifs annuels. A l'inverse, la société de biotechnologies Nicox s'est littéralement effondrée en Bourse, perdant plus de la moitié de sa valeur. L'action dévisse de 58,5% sur la semaine après le lourd revers subi aux Etats-Unis. La société de biotechnologies, dont le Fonds stratégique d'investissement détient 5,1%, a reçu jeudi un avis négatif de l'agence américaine du médicament sur son produit Naproxcinod, fermant les portes du marché américain à un produit pourtant présenté comme un futur « blockbuster » (médicament capable de générer plus d'un milliard de dollars de recettes annuelles). Enfin, le secteur des « utilities » a continué de sous-performer le marché. EDF (-2,4% sur la semaine), Veolia (-1,6%) et Suez Environnement (-0,4%) signent, avec ArcelorMittal (-1%), les seules baisses hebdomadaires du CAC 40. Au terme de la publication des chiffres d'affaires trimestriels des entreprises de l'indice phare de la Bourse de Paris, le secteur apparaît à la traîne. Il affiche une baisse de 4,3% de son activité sur les trois premiers mois de l'année quand le chiffre d'affaires des quarante plus grandes sociétés françaises a progressé de 7%.
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