Sébastien Cros, à travers l'Australie

Sébastien Cros est amoureux. Et l'idylle dure déjà depuis plus de vingt ans. Avec sa gueule d'ange, il aurait pu aligner les conquêtes, mais ce grand sentimental est un coeur fidèle. A 17 ans, il fait une rencontre qui bouleversera son existence. Sac sur le dos et baccalauréat en poche, il débarque en Australie. Et même si son regard a depuis croisé d'autres beautés toutes aussi exotiques, il ne s'est jamais détourné de ce pays, qui reste aujourd'hui encore la véritable passion de sa vie.Entre Sébastien Cros et l'Australie, c'est une histoire sans limite, une relation sans nuage, à l'image des ciels immaculés qui dominent l'intérieur de l'île-continent. La première fois qu'il y met les pieds, il s'y sent déjà « comme à la maison », pour reprendre l'expression de ce Briançonnais d'origine, descendu de sa montagne pour apprivoiser les espaces sans fin du bush australien. La faute à un frère voyageur qui, de retour du bout du monde communique dès 1982, le virus à son jeune cadet. À dix ans, Sébastien n'en croit pas ses oreilles. Il délaisse la bibliothèque verte pour se plonger dans les quelques brochures touristiques consacrées à une terre de légende destinée à devenir son pays de cocagne.C'est au cours de l'année 1992, après un énième périple australien, qu'il prend la décision qui s'impose. « Je décide de venir m'installer ici pour monter une structure touristique », explique celui qui travaille alors comme guide accompagnateur pour le compte de Nouvelles Frontières. Il abandonne ses études de droit pour emprunter les chemins de traverse qui, quelques rencontres plus tard, lui permettront enfin de tenter l'aventure. « Ambiance Far West »Le temps de découvrir un monde du tourisme qui le fait voyager aux quatre coins de la planète et Sébastien Cros réalise enfin son rêve un beau matin de 2001. Pas n'importe où, puisqu'il choisit Darwin et « son ambiance de Far West », qu'il adore. Avec l'aide de Katya, qu'il a croisée quelques années plus tôt dans les bureaux d'Accor, ils créent Across Australia, qui démarre en accueillant les touristes français. Le couple traverse les premières années de galère, à chasser le client et le visa, avant de déménager sur Sydney, pour faire prendre un nouvel élan à leur compagnie. C'est là qu'ils trouveront la recette du succès, en proposant en 2005 un circuit phare qui ne tarde pas à séduire le marché français. La force d'Across : « Proposer du sur-mesure de qualité sur une destination parfaitement maîtrisée », résume sans fard le patron d'une petite entreprise qui, depuis ce coup d'éclat, ne connaît pas la crise. La formule a depuis été reprise et développée, d'abord en Nouvelle-Zélande en 2007, puis au Vanuatu l'année suivante. Et derrière Across, Australia a désormais été remplacé par Oceania. Avant de s'attaquer peut-être demain à des horizons plus lointains. Entre-temps, Sébastien aura enfin obtenu son passeport australien.
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