Un groupe fragilisé mais encore extrêmement riche

Puisque Paul, le poulpe devin révélé par le Mondial, est désormais au chômage technique, pourquoi ne reprendrait-il pas du service à propos de BP en répondant aux questions suivantes?: BP peut-il survivre en tant que groupe indépendant?? Ou bien se fera-t-il croquer par une autre « major »?? Par Exxon, qui a reçu un feu vert de principe de la Maison-Blanche?? Par Shell, dont le caractère anglo-néerlandais pourrait lever des obstacles d'ordre politique?? Accueillera-t-il un actionnaire de référence?? Vendra-t-il des actifs au chinois Petrochina?? Pourra-t-il encore opérer aux États-Unis?? Mais encore, et surtout, combien devra-t-il payer pour cette catastrophe??Même si elle s'est améliorée récemment, la situation de BP reste aussi nébuleuse que les eaux polluées du golfe du Mexique. En juin, JP Morgan a été le premier bureau d'analyse à se livrer à une étude documentée sur un éventuel rachat par Exxon ou Shell. Le titre - « A Fantasy », une invention - soulignait bien le caractère imaginaire du scénario. Il n'empêche...« Nous pensons que les paramètres économiques d'une telle combinaison sont irrésistibles. À notre avis, le marché a perdu de vue la valeur intrinsèque d'une entreprise aussi riche d'actifs que BP », écrivait l'analyste Fred Lucas. La plupart de ses confrères semblent aujourd'hui ne pas croire à un raid en bonne et due forme sur l'ensemble de BP. « Nous pensons que des tierces parties regarderont des actifs spécifiques, plutôt que le groupe comme un tout », note Barclays Capital.coût juridiqueLe frein le plus sérieux à un tel raid, c'est le montant des coûts et des dédommagements que BP sera amené à couvrir, au terme sans doute d'années de procédures. Globalement, les analystes estiment que les travaux pour reboucher le puits et le nettoyage des côtes devraient se limiter à quelque 8 milliards de dollars. Mais la série d'amendes et de dommages aux personnes lésées d'une manière ou d'une autre par la marée noire pèsera bien plus. Goldman Sachs, la plus alarmiste des banques, estime que BP pourrait être amené à débourser 70 milliards de dollars. La dispersion des plaintes entre plusieurs États ne contribue pas à renforcer la visibilité. Les résultats des différentes enquêtes, et l'ampleur de la responsabilité de BP, ne seront pas connus avant plusieurs semaines. Ils influeront aussi sur les montants que pourraient prendre en charge les partenaires de BP sur le puits maudit, l'américain Anadarko et le japonais Mitsui.À court terme en revanche, la situation de BP, qui veut céder pour 10 milliards de dollars d'actifs, ne semble pas tendue. Avec 220 milliards de dollars de réserves prouvées de pétrole et de gaz, aux cours actuels, le groupe ne manque pas de participations à céder, ni d'acheteurs potentiels. O. H.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.