Barack Obama exhorte les patrons à embaucher

Il y a tout juste six mois, Ivan Seidenberg, le patron de l'opérateur de téléphonie mobile Verizon, n'avait pas de mots assez durs pour décrire la politique économique du président Barack Obama. « Toutes les mesures prises par l'administration démocrate étouffent la croissance et nuisent à la création d'emplois. Leurs effets négatifs sont tels qu'il est difficile de les ignorer, » expliquait-il alors devant les membres du Business Roundtable, une puissante association de grands patrons américains qu'il préside également - avant de s'alarmer du fossé grandissant entre le président américain et les milieux d'affaires... D'autres ne s'étaient pas non plus privés pour critiquer, dans les colonnes des quotidiens américains, la politique économique, le plan de relance, la réforme de la santé, bref, tous les dossiers clés de l'administration Obama. Or, dimanche dernier, le même Ivan Seidenberg tressait des couronnes à Obama, louant « sa volonté d'apprendre » et qualifiant « d'extraordinaire » (sic) la supposée nouvelle lune de miel entre les patrons et Washington. Les raisons d'un tel revirement ? La réunion de travail que s'apprête à organiser la Maison Blanche, ce mercredi. Toute la matinée, une vingtaine de grands patrons, dont la liste, pour l'heure, n'a pas été dévoilée, mais qui devrait inclure les PDG de Google, de Pepsico, d'American Express ou encore d'IBM, est invitée à plancher sur la manière de doper la croissance américaine et, partant, la création d'emplois. Arbitrages tendusIl s'agit, pour Barack Obama, de convaincre les patrons de se séparer d'une partie de l'argent qu'ils ont accumulé et rechignent pour l'instant à investir, faute de confiance dans l'appétit du consommateur américain. Les sommes sont faramineuses : près de 2.000 milliards de dollars à fin septembre, selon les estimations officielles de la Réserve Fédérale, en hausse par rapport aux 1.800 milliards déjà enregistrés en juin dernier et qui dorment dans les banques. Au mieux, les entreprises investissent dans de nouveaux équipements, afin d'accroître la productivité. Quand vont-elles se décider à investir dans le capital humain ? Bientôt peut-être, si l'on en croit le dernier sondage du Business Round Table, publié ce mardi. Environ 80 % des patrons s'attendent à réaliser de meilleures ventes sur les six prochains mois, et 6 sur 10 veulent investir dans de l'équipement nouveau. Une augmentation par rapport à leurs intentions de l'été dernier. Mais, surtout, 45 % des patrons ont l'intention d'embaucher, contre seulement 31 % il y a trois mois. La progression est encourageante certes, mais loin de représenter une tendance lourde, face à un taux de chômage de 9,8 %, un niveau très élevé pour l'économie américaine.
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