L'accord entre Francfort et New York laisse peu de place à Paris

Comme promis, les promoteurs du rapprochement entre Nyse Euronext et Deutsche Börse ont réussi à trouver un accord-cadre dès mardi. Ce projet établit les équilibres trouvés entre les deux entités. D'abord, le deal prévoit l'échange d'une action Nyse Euronext contre 0,47 de la nouvelle entité créée. Soit une prime de 10 % pour les actionnaires de la société, valorisant le titre 39 euros (qui cotait 28,45 euros à la clôture). La première Bourse mondiale sera détenue à hauteur de 60 % par Deutsche Börse et 40 % par Nyse Euronext. Elle aura deux sièges sociaux basés à Francfort et New York tout en demeurant de droit néerlandais. Des succursales seront maintenues à Paris, Londres et Luxembourg. Duncan Niederauer, l'actuel patron de l'opérateur transatlantique NYSE Euronext, sera nommé directeur général du groupe alors que Reto Francioni, le numéro un de l'entreprise de marché allemande prendra le poste de président du conseil d'administration. Dominique Cerutti sera le seul représentant français. Il aura en charge les systèmes d'information et les activités technologiques basées à Paris, La société aura un conseil d'administration de 17 membres, 15 directeurs plus le directeur général et le président. Sur les 15 directeurs, 9 seront désignés par Deutsche Börse et 6 par NYSE Euronext. Sur la base de l'exercice 2010, le nouvel ensemble devrait afficher un chiffre d'affaires combiné de 4,1 milliards d'euros pour un résultat opérationnel (Ebitda) de 2,1 milliards d'euros. Les promoteurs de l'opération ont d'ores et déjà chiffré à 300 millions d'euros les économies d'échelles envisageables et 100 millions d'euros le chiffre d'affaires additionnel lié à « la consolidation des bassins de liquidité et la commercialisation de nouveaux produits », indiquait mardi le communiqué de Nyse Euronext. Deux grands vainqueursCe projet reste encore soumis à l'approbation de la majorité des actionnaires de Nyse Euronext et de 75 % de ceux de Deutsche Börse. Vues les conditions arrêtées, il y a fort à penser que ces modalités ne devraient pas poser de problème tant les Allemands comme les Américains sortent grands vainqueurs de cette répartition des pouvoirs. La France, bien mal lotie, n'obtient qu'un modeste poste de direction, tandis que tous les grands projets de développements viendront de Francfort et New York. L'exécutif européen, qui a autorité sur les questions de concurrence dans l'Union européenne, devrait regarder de près les implications de ce projet sur le marché des dérivés. Le ministère de l'Economie du Land de Hesse, qui abrite Deutsche Börse sur son sol, peut aussi opposer son veto à l'opération. P. B. B
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