La Bourse de Tokyo aux prises avec un mouvement de panique inédit depuis 1987

La Bourse de Tokyo n'avait pas connu pareille séance depuis octobre 1987. Au pire moment de la journée, l'indice Nikkei a plongé de 14,48 % avant de conclure sur un retrait de 10,55 %, à 8.605,15 points - son niveau d'avril 2009. Sur l'indice Topix, qui réunit l'ensemble des sociétés cotées sur le premier marché de la Bourse de Tokyo et qui a encore perdu 9,47 % mardi, quelque 5,78 milliards de titres ont été échangés, contre 4,88 milliards lundi et 1,95 milliard vendredi. En trois jours, 680 milliards de dollars de capitalisation boursière se sont volatilisés au sein du Topix (selon Bloomberg).Mardi, les investisseurs, étrangers et surtout japonais, se sont mis à vendre massivement en deuxième partie de séance, après que le gouvernement a admis que le niveau de radioactivité mesuré sur la centrale de Fukushima était dangereux pour la santé. Pas une des composantes de l'indice Nikkei n'a résisté. Au point que certaines valeurs n'ont pas pu coter en raison d'un afflux d'ordres de ventes dépassant la limite de fluctuation autorisée (-25 %). Ainsi, l'action Tokyo Electric Power, l'exploitant de la centrale de Fukushima, n'a pu être échangée avant la clôture. « La production japonaise et sa puissance économique n'ont pas chuté. Je pense que le chaos sur les marchés va se calmer rapidement », a affirmé le ministre de l'Économie, Kaoru Yosano, se voulant rassurant pour la suite des événements. Le président de la Bourse de Tokyo, Atsushi Saito, a de son côté appelé les investisseurs à adopter une approche plus calme et ordonnée, après avoir tenté de contenir le mouvement de vente.En l'absence d'expertise dans le domaine nucléaire, certains gérants ne se voyaient pas mardi repartir à l'achat dans l'immédiat. Le marché peut-il aller beaucoup plus bas ? D'ores et déjà, les valorisations ont atteint des niveaux extrêmes, appuyait mardi l'équipe de Credit Suisse, qui parle de ratios à des niveaux de décote jamais vus. Surtout, le poids du Japon dans les indices boursiers mondiaux n'est que de 9 % et les investisseurs étrangers étaient déjà sous-pondérés de 22 % sur le marché nippon avant même que ne survienne la catastrophe. C. FR.
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