L'introuvable modèle des TV franciliennes

En 2008, les analyses estimaient, sur un bassin francilien regroupant 18 % des Français, que le marché publicitaire pour des télévisions régionales, pourrait atteindre 50 millions d'euros à l'horizon 2012. On en est très loin. NRJ Paris, leader en audience, avec 911.000 téléspectateurs hebdomadaires de 15 ans et plus (Mediamétrie), a atteint 800.000 euros de chiffre d'affaires en 2009 et « espère dépasser 1 million cette année » selon Gérald-Brice Viret, dirigeant du pôle TV du groupe NRJ. Insuffisant pour atteindre l'équilibre même si la chaîne mutualise ses coûts avec NRJ 12, la chaîne nationale du groupe. IdF1 (Jean-Luc Azoulay Productions), chaîne de divertissement familial, annonce 1 million d'euros de recettes publicitaires, un autre million de recettes diverses (appels surtaxés dans des jeux ...), et des pertes encore « significatives » selon Thierry Schluck, son directeur délégué, qui espère l'équilibre en 2011. Quant à Demain.TV, seule chaîne commerciale du 4e canal francilien, partagée avec trois autres télévisions associatives, son chiffre d'affaires publicitaire est marginal. Son programme autour du développement économique et de l'emploi, également diffusé sur des chaînes locales en province, et en national sur le câble et le satellite, est produit sous forme de prestations pour des collectivités locales. soutien incontournableLe marché publicitaire régional peine à émerger. Le bassin francilien est trop large pour un annonceur vraiment local, et, chaque chaîne y est trop peu puissante, pour un annonceur national. TF1 avait pris en régie iDF1 et Demain.TV, mais le contrat s'est interrompu mi-2009. Aujourd'hui, Yacine Sabeg, PDG de Demain.TV, avoue ne pas avoir de ressources à consacrer à une action commerciale. Thierry Schluck espère pouvoir syndiquer une offre avec d'autres chaînes en régions. Mais comme Gérald-Brice Viret (NRJ), il estime un soutien des collectivités locales, et surtout de la Région Ile-de-France, incontournable pour sa chaîne. En province aussi, les collectivités locales sont de plus en plus présentes autour des TV locales après le désengagement d'investisseurs privés. Les dirigeants de NRJ Paris et d'iDF1 s'inquiètent de la consultation lancée par le CSA pour réattribuer le canal régional de France Ô, passée sur la TNT nationale. Pour Thierry Schluck, « Il y a déjà une chaîne commerciale de trop. L'Ile-de-France a trois chaînes associatives, une chaîne de services (Demain.TV. Ndlr), trois chaînes commerciales. Ce niveau de concurrence n'existe nulle part ailleurs. ». Isabelle Repito
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