L'Espagne rassure à son tour sur sa capacité à se refinancer

Troisième pays dit « périphérique » à venir se refinancer cette semaine, l'Espagne a nettement rassuré jeudi sur sa capacité à attirer les investisseurs obligataires. Alors que la France émettait par ailleurs plus de 10 milliards d'euros d'obligations d'État, la forte demande rencontrée par le placement espagnol a suscité une nette détente des taux ibériques. Les 3 milliards d'euros de titres de maturité 15 ans ont en effet été sursouscrit plus de 2,5 fois, les achats d'étrangers ayant représenté plus de 50 % de la transaction, selon Reuters. Le rendement moyen de 5,11 % de l'émission se situait en outre 12 points de base en dessous du taux de marché prévalant avant l'opération. Conséquence, le taux de référence à 10 ans espagnol se détendait en fin d'après-midi de 10 points de base, à 4,63 %.« Même si en période estivale les prix ne sont pas forcément aussi significatifs qu'à l'habitude, on a assisté à une belle détente sur les taux espagnols », explique René Defossez, stratégiste taux chez Natixis. Ce regain d'optimisme n'a pourtant pas bénéficié aux autres pays « périphériques », suscitant l'inquiétude des investisseurs en raison de leur situation budgétaire difficile. Au lendemain du succès de l'émission de 1,7 milliards d'euros du Portugal, le taux à 10 ans lusitanien enregistrait une légère décrue de 1 point de base, à 5,55 %, tandis que les taux italien et irlandais se tendaient respectivement de 1 et 4 points de base, à 4,14 % et 4,51 %. Malgré la réussite de l'émission à 6 mois réalisée ce mardi par la Grèce, le taux hellénique augmentait également de 5 points de base, à 10,31 %.« Les interrogations se concentrent toujours sur la Grèce, mais les marchés sont très discriminants, ce qui rend le paysage obligataire européen difficile à interpréter. Globalement, les rendements ne parviennent pas, en tendance, à converger », estime René Defossez. Toujours notée « AAA » par les trois grandes agences de notation mondiale (voir encadré), la France a pourtant vu le 8 juin dernier la prime de risque sur ses obligations à 10 ans augmenter jusqu'à 55 points de base par rapport aux titres allemands équivalents. Ce jeudi, cette prime s'est élargie de 1 point de base, à 34 points, malgré des adjudications obligataires nettement sursouscrites. Sur les trois lignes de titres à 2, 3 et 5 ans, les 8,4 milliards d'euros proposés ont attiré près de 18 milliards d'offre, tandis que le 1,8 milliard de titres indexés sur l'inflation a totalisé 2,6 milliards d'ordres.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.