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Il y a ceux qui se passionnent pour les samouraïs. Et ceux qui ne jurent que par les mangas. Entre les deux ? Généralement un mur. Plus pour très longtemps heureusement. Car le Grimaldi Forum de Monaco a eu l'excellente idée de les réunir à travers une éblouissante exposition. Et d'entraîner petits et grands sur la route reliant Kyoto et Tokyo entre le VIIIe et aujourd'hui, dévoilant au passage la richesse de la culture nippone à travers quelques 600 mandalas, kimonos, paravents, mais aussi planches originales signés des plus grands mangakas, dessins animés ou jeux vidéos. L'ensemble laisse sans voix. Par la beauté des pièces tout d'abord. Certaines oeuvres, jamais sorties du Japon, sont considérées comme des trésors nationaux. Grâce à la scénographie de Bruno Moinard ensuite, qui transforme l'exposition en balade dans le temps et l'espace, permettant aux visiteurs de percer les secrets de la culture nippone.« Le Japon s'est construit autour du bouddhisme », confie Jean-Paul Desroches, le commissaire de la manifestation. Avec Kyoto comme capitale. Construite entre 794 et 805, la cité est en grande partie animée par les moines et les lettrés dont on présente ici quelques livrets mêlant dessins et calligraphie sur papier moucheté d'or. « Regardez-les bien souffle Desroches, ils annoncent la bande dessinée ». Les samouraïs sont là pour garantir l'ordre, coiffés de casques recouverts d'éléments de protection ou d'emblèmes familiaux comme ce poisson doré à grosses écailles. Le commissaire en a rassemblé ici une vingtaine alignés les uns aux côtés des autres, tels les membres d'une impressionnante armée prête à servir. Mais déjà, Kyoto perd de sa superbe. Car le shogun (premier ministre) prend peu à peu le pouvoir sur l'empereur et finit par s'installer en 1603 à Edo, la future Tokyo. Une culture citadine voit le jour, dont témoignent de superbes estampes.Difficile de trouver un lien entre leur esthétique et celle des mangas dont Tezuka Osamu, l'inventeur d'Astroboy en 1952 reste le chef de file. Ce dernier emprunte son style aux américains. « Mais les mangas se nourrissent de culture japonaise traditionnelle, souligne Julien Bastide qui a participé à l'exposition. Ils remettent au goût du jour les personnages mythiques ». Les artistes contemporains, biberonnés aux dessins animés japonais tels l'inénarrable Goldorak, s'inspirent pour leur part directement du style manga, Takashi Murakami en tête. Rarement exposition a construit autant de ponts entre les générations, permettant à enfants et parents de partager savoir et passion. Yasmine Youssi à Monaco
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