Parisot endosse ses habits de campagne

PatronatOfficiellement, Laurence Parisot n'est pas encore en campagne pour décrocher, à l'été 2010, un second mandat à la tête du Medef. Mais depuis la rentrée, la « patronne des patrons » prend grand soin de coller aux préoccupations de ses adhérents, et tout particulièrement des plus petits d'entre eux. Hier encore, lors de sa conférence de presse mensuelle, Laurence Parisot a endossé ses habits de lobbyiste sur les dossiers économiques et fiscaux en cours de discussion. Et n'a pas hésité à jouer la carte de la dramatisation. « Des dizaines de milliers de PME sont en danger de mort. Cela veut dire qu'il y a des centaines de milliers d'emplois en danger de disparition. Il faut donc tout faire pour ne pas alourdir le fonctionnement des PME », a martelé la présidente du Medef.Dans la ligne de mire de Laurence Parisot, la réforme de la taxe professionnelle. En l'état, le projet gouvernemental ne convainc pas la présidente du Medef. PressionCitant des exemples « vrais » d'entreprises dont la contribution augmenterait, suivant les cas, de 263 % ou de 455 %, Laurence Parisot a accentué la pression sur l'exécutif : « Nous ne comprendrons pas une réforme qui laisse de côté des dizaines de milliers d'entreprises. Surtout qu'il y a un effet vertueux pour l'ensemble de l'économie, puisqu'à Bercy, on estime le gain de cette réforme à 0,7 % du PIB. Est-ce que nous pouvons nous passer de ce 0,7 point aujourd'hui ? » Et d'afficher la même détermination pour obtenir des compensations en faveur des entreprises sur le dossier de la taxe carbone. « Nous pouvons concevoir l'intérêt d'une fiscalité écologique dans le cadre d'un projet de société. Mais j'ai toujours dit qu'il fallait que ça se fasse à isofiscalit頻, a insisté Laurence Parisot.En reprenant le flambeau des revendications fiscales, la présidente du Medef renoue avec les slogans qui ont fait le succès de ses prédécesseurs à la tête du patronat. En cas de victoire contre l'exécutif, elle ne manquera pas de s'en prévaloir face à ses adversaires dans la campagne qui s'ouvrira au printemps. Agnès Laurent
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