« Il faut des normes comptables dans lesquelles tous les acteurs économiques puissent se reconnaître », estime le président de l'Autorité des Normes Comptables (ANC), Jérôme Haas. Tel est le postulat qui préside à l'organisation, ce jeudi à Paris, des premiers « Etats Généraux de la recherche comptable » par l'ANC, avec l'aide de l'Académie des sciences et techniques comptables et financières. « Le modèle de représentation des entreprises sur lequel sont fondées les normes comptables internationales IFRS tend à s'écarter de la réalité économique, du cash et des modèles industriels de performance à long terme », déplore Jérôme Haas. « Les normes IFRS sont intelligentes et sophistiquées, mais leur approche privilégiant le point de vue de l'investisseur crée un biais financier et court-termiste dont la crise a montré les dangers », poursuit le président de l'Académie, William Nahum, pour qui « il faut aussi prendre en compte les intérêts des autres parties prenantes, sans pour autant laisser les lobbies influencer les normes ». Dans cette optique, les Etats Généraux doivent, selon Jérôme Haas, « démontrer la réalité d'une demande », notamment de la part des investisseurs de long terme, dont les besoins ne sont pas forcément ceux des « investisseurs logarithmiques ». Une réalité qui a poussé la Caisse des Dépôts et d'autres institutions à lancer en 2009 le « club des investisseurs de long terme ». Même analyse pour les entreprises, qui ont besoin d'expliquer leur stratégie et leur performance, et pour les régulateurs, chargés de faire prévaloir l'intérêt général. Les États Généraux doivent ainsi démontrer la possibilité d'une offre alternative. « La recherche comptable doit être liée à la finance, mais aussi à la macroéconomie », pointe William Nahum, qui en appelle au « génie français de la recherche comptable » pour « fonder les positions techniques et politiques de la France ». Et ainsi faire porter sa voix dans les débats internationaux. B. J.

latribune.fr

15 Déc 2010, 23:55

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