Après avoir frôlé la faillite, « Le Monde » envisage de repasser dans le vert cette année

Les nouveaux propriétaires du Monde veulent aller vite. Aux commandes depuis à peine trois mois, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse ont précisé vendredi devant l'Association des journalistes Médias, les grandes lignes de leur projet industriel pour redresser le groupe de presse qui a frôlé la faillite à l'été 2010. Et pour atteindre cette année l'équilibre financier, à périmètre constant et avant l'impact de nouveaux investissements, et peut-être même dégager des bénéfices, comme l'a annoncé Louis Dreyfus, nouveau président du directoire du Monde, il faut continuer à faire des économies. Le Monde va ainsi quitter le boulevard Blanqui avant la fin du bail en 2016 car le loyer de 9 millions d'euros par an « est bien trop élevé », a confirmé Xavier Niel. L'idée est de réunir tous les salariés du groupe (le quotidien, Télérama, la Vie...) dans un même lieu à Paris.Pour repasser dans le vert, il est urgent de régler la situation de l'imprimerie, point noir qui cumule à elle seule 5 millions d'euros de pertes en 2010 pour un chiffre d'affaires de 30 millions. Alors que l'ancienne direction avait annoncé être en négociations exclusives avec un imprimeur espagnol pour leur céder cet actif, les nouveaux actionnaires n'ont pas trouvé trace de ce deal dans les cartons... « La palette de choix est très large, l'avenir de l'imprimerie dépendra beaucoup des clients actuels, de leur volonté de la faire vivre. Et de notre capacité à en amener de nouveaux », estime Louis Dreyfus, ajoutant que des décisions importantes seront prises en février. Des décisions qui pourraient impacter la parution du titre comme un passage du soir au matin. « Toutes les options sont ouvertes, il faut que le journal soit distribué à peu près en même temps à Paris comme en province », a pointé Pierre Bergé.Chantier des minoritairesUn autre gros chantier a trait à la part des minoritaires. Concernant les 34 % que Lagardèrerave;re détient dans Le Monde Interactif, « nous sommes acheteurs, mais pas dans n'importe quelles conditions et pour l'heure les discussions se passent bien », commente Matthieu Pigasse. En revanche, cela semble plus compliqué du côté de l'espagnol Prisa qui souhaite monter à 20 % dans la holding de tête Le Monde Libre. Une idée qui ne semble pas ravir les nouveaux propriétaires... « Nous discutons sans aucun a priori, sans aucune obligation, sans aucune contrainte car Le Monde n'a pas un besoin impératif de Prisa », a encore ajouté Matthieu Pigasse. Sandrine Bajo
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.