Le Japon redevient le premier créancier des États-Unis

La course-poursuite entre le Japon et la Chine a lieu sur tous les fronts. On avait appris lundi, après la publication du PIB nippon du quatrième trimestre 2009 ? en hausse de 1,1 % soit une progression en rythme annualisé de 4,6 % ? que le pays du Soleil-Levant avait conservé son rang de deuxième puissance économique mondiale derrière les États-Unis, talonné par la Chine. Et le lendemain, décidément beaucoup moins moribond que certains ne le prétendent après sa décennie perdue, le Japon a reconquis à la même Chine le rang de premier créancier de l'Oncle Sam. L'archipel est redevenu en décembre dernier ? et pour la première fois depuis septembre 2008 ? le pays dont les résidents détiennent le plus d'obligations d'État américaines selon les statistiques mensuelles du département du Trésor américain.Les créanciers japonais, publics et privés, possédaient ainsi en décembre un encours de 768,8 milliards de dollars de bons du Trésor américain, soit 1,5?% de plus qu'en novembre, tandis que les Chinois (hors Hong Kong) en détenaient 755,4 milliards de dollars, soit 4,3 % de moins qu'en novembre. Déjà, le mois précédent, les investisseurs de l'empire du Milieu avaient allégé leurs positions en titres de la dette publique américaine. Encours pharaoniqueEn cédant son rang de plus gros banquier des États-Unis, la Chine perd son meilleur argument dans la croisade antidollar qu'elle avait lancée il y a un an, mettant en cause son statut de monnaie de référence internationale. Même si l'encours de papier américain qu'il a engrangé reste pharaonique, Pékin a mis de l'eau dans son vin depuis la dernière réunion du G20, tolérant même que les États-Unis reprennent leur propre offensive en vue d'une réévaluation du yuan interrompue depuis juillet 2008, date à laquelle la Chine avait à nouveau arrimé sa monnaie au dollar.Les statistiques du Trésor américain offrent un autre enseignement : les craintes de voir les États-Unis dans l'incapacité de financer leurs déficits, qui émanent de façon récurrente, sont loin de se concrétiser. Globalement les entrées nettes de capitaux à long terme tous titres (actions, emprunts d'État et obligations d'entreprises) et tous pays confondus, se sont élevées à 60,9 milliards de dollars en décembre, contre 30,7 milliards de dollars un mois plus tôt. Le papier libellé en dollars fait toujours recette. D'autant qu'en ce dernier mois de 2009, le billet vert avait repris le chemin d'une hausse qui ne semble pas prête de s'interrompre.
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