80 dollars

Le temps des montagnes russes semble révolu pour les cours du baril de pétrole qui cotait 81,89 dollars hier. Depuis le mois d'octobre, le brut oscille entre 70 et 80 dollars avec une constance étonnante au regard des dernières années. Entre juillet 2007 et juillet 2008, l'or noir avait vu ses cours multipliés par deux, à 147 dollars au plus haut pour la référence la plus communément utilisée, le West Texas Intermediate (WTI). La crainte d'une pénurie incitait alors les consommateurs à acheter, et les spéculateurs à jouer sur les matières premières. L'hypothèse d'un épuisement rapide des ressources s'est toutefois dissoute dans la crise financière : s'il ne fait aucun doute que les réserves d'hydrocarbures s'épuiseront un jour, la date fatidique a été repoussée par la crise économique la plus violente jamais traversée depuis 1933.Après avoir mis quatre ans à gravir les sommets, la descente s'est avérée nettement plus rapide. Six mois plus tard, après l'éclatement de la bulle, le pétrole dégringolait jusqu'à 33 dollars par baril. Un recul bienvenu pour les consommateurs, mais lourd de conséquence pour les industriels : l'année 2009 a été celle des abandons de projets. L'exploitation de pétroles dits non conventionnels, comme les sables bitumineux du Canada, a été mise en sourdine, voire carrément abandonnée, tout comme les projets d'exploitation d'huile à plusieurs kilomètres sous le niveau de la mer.Pourtant sur le moyen terme, les prix semblent toujours renvoyer à une bande relativement étroite, comprise entre 60 et 80 dollars par baril. Le prix moyen du baril de pétrole échangé était de 99 dollars en 2008, mais de respectivement 72 et 62 dollars en 2007 et 2009. Et pour 2010, les prévisions se tiennent dans un mouchoir de poche. Standard Bank voit le baril à 84 dollars cette année, Société Généralecute; Générale à 85 dollars, comme le département de l'Énergie américain. Les plus optimistes envisagent les 90 dollars à la fin de l'année.Si elles ont momentanément disparu, les fortes tensions qui pouvaient faire varier le baril de plusieurs dollars par jour continuent de faire peur, ce qui incite les gouvernements à vouloir les modérer. Une évolution de la régulation des marchés de l'énergie est en discussion aux États-Unis et l'Europe s'interroge sur l'opportunité de publier des statistiques plus précises sur l'état des ressources en hydrocarbures.La volatilité n'a pourtant pas que des torts. Les soubresauts du baril ont ainsi démontré que la géologie est une science à géométrie variable. Les ressources de pétrole disponibles sont en effet plus importantes aujourd'hui qu'il y a un an, lorsque l'or noir touchait ses plus-bas, en raison de la remise en route de projets. À 100 dollars par baril, de nouvelles ressources ne manqueraient pas de faire leur apparition.
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