david fyfe, responsable de la division marché à l'agence internationale de l'énergieComment expliquer la stabilisation de cours du pétrole ces derniers mois ?Il semble que le marché du pétrole brut soit plus équilibré que précédemment. À partir de la fin 2008 et au cours du premier semestre 2009, les pays de l'Opep n'arrêtaient pas de réduire leur production, ce qui a suscité de profondes modifications dans l'organisation du marché. Maintenant que les niveaux de production sont stabilisés, il y a moins d'incertitudes. Et les interrogations sur les perspectives de croissance économique se font moins pressantes. Il est donc logique que la volatilité soit plus faible.Pourquoi le baril parvient-il à grimper alors que les stocks de pétrole sont abondants ?Il y a effectivement beaucoup de pétrole disponible dans les pays de l'OCDE, qui ne représentent toutefois qu'une image partielle. Les pays hors OCDE consomment désormais plus de la moitié des barils produits, et nous ne disposons d'aucune statistique sur l'état de leurs réserves. Il n'est donc pas impossible que ces pays fonctionnent en flux tendu, ce qui tire les cours vers le haut.L'offre de pétrole est-elle suffisante à l'économie mondiale ?À 80 dollars le baril, la plupart du pétrole non conventionnel redevient rentable. Nous anticipons aujourd'hui une offre de pétrole brut plus importante qu'il y a six mois, pour les deux années à venir. La contribution du pétrole provenant de l'offshore très profond par exemple devrait progresser, mais aussi celle des biocarburants et des autres énergies renouvelables.Le cours actuel du baril de pétrole est-il le juste prix ?Pour l'AIE, le prix du pétrole doit à la fois autoriser les investissements et permettre à l'économie de fonctionner normalement. S'il est vrai qu'un pétrole à 80 dollars semble aujourd'hui un prix équilibré, il n'est pas dit que cela dure, parce que les coûts d'exploitation évoluent constamment. Propos recueillis A. R.

latribune.fr

16 Mars 2010, 23:18

Partager :