Les règles d'or de l'innovation technologique

Au début de la décennie précédente, un représentant du singapourien Creative Technologies présentait à « La Tribune » un disque assez lourd de 15 centimètres de diamètre et de trois centimètres d'épaisseur. A quoi cela pouvait-il bien servir ? De presse-papier ? « C'est l'avenir de la musique, assurait l'homme de Creative. Les CD vont disparaître et vous pourrez transporter votre musique dans une sacoche. » Au vrai, l'appareil ne semblait pas très pratique. C'était pourtant l'un des premiers lecteurs MP3... mais l'histoire l'a oublié. Quelques années plus tard, Apple lançait l'iPod et redéfinissait la consommation mondiale de la musique. Les différences entre l'iPod et le bloc de Creative ? Le design et la légèreté qui permettent de faire de l'iPod un bel objet mobile. La moralité de cette histoire est que l'innovation technologique, si elle est essentielle, n'est pas tout. Encore faut-il la commercialiser au bon moment et avec les petits ingrédients qui augmentent les chances de succès. Cela peut passer, par exemple, par une étude de marché. Et, dans le cas d'un produit grand public - voire professionnel -, un beau design est un élément incontournable.Même dans les logiciels, il faut être très à l'écoute de son marché. A l'instar de Microsoft qui, non seulement, investit massivement en R&D, mais cherche les moyens de faire valider ses innovations. Ainsi, le groupe n'hésite pas à tester les versions bêta de ses logiciels auprès de centaines de milliers d'utilisateurs et à faire remonter les évaluations, positives et négatives. Si une PME n'a certainement pas les moyens d'en faire autant, un test, même à petite échelle, est un pas dans la bonne direction. dépenses inutilesRenaud Marcadet, directeur marketing du secteur PME-PMI de Dell, conseille pour sa part de libérer une partie des fonds alloués à la maintenance du système d'information. « Cela représente environ 75 % du budget informatique d'une société et cela ne laisse que 25 % pour l'innovation, note Renaud Marcadet. Pour cette maintenance, une entreprise peut s'appuyer sur un partenaire qui s'en occupera dans les moindres détails. » De la sorte, on peut dégager des ressources pour la recherche et les études de marché. Dell propose même de configurer en usine les logiciels de son client sur les équipements qu'il lui vend.Si réduire les dépenses inutiles est indispensable, on peut aussi s'appuyer sur les travaux des autres pour imaginer de nouveaux services. « Un bon entrepreneur doit savoir tirer partie de la technologie et avoir identifié des changements dans un marché donné, explique Niklas Zennström, cofondateur de Skype et du fond Atomico Ventures. La taille du marché est aussi importante ». Niklas Zennström cite l'exemple de Jolicloud, une entreprise qui propose un système d'exploitation astucieux pour Netbook connecté : « Tariq Krim, le fondateur de Jolicloud, a de formidables concurrents tels que Microsoft et Google, mais il peut être plus rapide qu'eux. » La rapidité est souvent un élément clé, sachant que la mise au point de nouveaux services l'est tout autant. P. B.
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