L'Inde veut lever 11 milliards de dollars pour les infrastructures

L'Inde vit une rénovation discrète mais en profondeur de son modèle économique. Depuis les dernières élections générales, en 2009, le gouvernement de Manmohan Singh a engagé un programme de privatistion qui redéfinit le rôle de l'État dans l'économie et accorde plus d'espace à l'initiative privée. Compagnies aériennes, groupe charbonnier, pétrolier, d'aluminium, chemins de fer, nucléaire, télécom, banques, plus aucun secteur se semble tabou. Le gouvernement a besoin d'argent. « La crise internationale, la crise énergétique et l'augmentation des programmes sociaux ont creusé le déficit budgétaire indien », souligne Delphine Cavalier, économiste chez BNP Paribas. Les ressources que procurent les privatisations (environ 5,5 milliards de dollars en 2009-2010) sont donc les bienvenues. D'autant que New Delhi veut accélérer a modernisation des infrastructures.L'Inde envisage de lancer un fonds de 11 milliards de dollars (8,76 milliards d'euros) pour construire des infrastructures, dont 40 % seraient levés auprès d'investisseurs étrangers, selon l'« Economic Times ». Cette décision a été prise lors d'une réunion dirigée par Montek Singh Ahluwalia, vice-président de la Planning Commission, organisée mercredi à New Delhi. Un comité se réunira dans les deux prochaines semaines afin de définir les modalités de l'opération. l'efficacité du privéL'ouverture du secteur public aux intérêts privés provoque bien quelques remous. Début mai, les employés de Coal India Ltd (CIL), inquiets pour leur emploi, ont décidé un mouvement de grève. Mais globalement les syndicats se gardent de toute surenchère. « L'Inde a goûté aux avantages de la croissance économiques, de la concurrence et de l'efficacité du priv頻, explique Jean-Joseph Boillot, spécialiste de l'Inde. « Les compagnies aériennes comme Kingfisher, Jetairways ou Indigo ont su résister à la crise contrairement à Air India », souligne t-il.« L'Inde tourne la page de son modèle d'après guerre, le socialisme de Nehru », souligne Jean-Joseph Boillot. L' « un des facteurs de cette mutation est la régionalisation » qui a permis de confier des responsabilités aux États locaux (éducation, routes ...). « L'aéroport de l'État de l'Andrapradesh est aujourd'hui le plus moderne du pays grâce au gouvernement local qui s'est appuyé sur le groupe de Btp privé GMR », explique Jean-Joseph Boillot. « À Delhi, le métro est entre les mains de DMRC, l'équivalent de la Ratp, qui fait appel au privé pour assurer les opérations, contrairement à la Ratp», poursuit-il.
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