Un rapport accablant pour le pétrolier britannique

Le comité de l'énergie de la Chambre des représentants américaine a publié un rapport d'enquête accablant sur les procédures suivies par BP. « Il apparaît que BP a choisi de façon répétée des procédures risquées pour réduire coûts et délais et que ses efforts ont été minimaux pour contenir les risques additionnels », résument les élus. Cinquante et un jours sont prévus pour forer le puits de Macondo - un « puits cauchemardesque », selon l'e-mail d'un ingénieur de BP cité par le document. Mais le jour de l'explosion, la plate-forme de forage de Transocean, dont la location coûte un demi-million de dollars par jour, aurait déjà dû avoir rejoint sa destination suivante depuis un mois et demi. Les élus questionnent dès lors la pertinence de cinq décisions prises par BP. Sur les centreurs par exemple. Forer un puits implique de creuser la roche, d'installer et de cimenter un tubage, et de répéter l'opération jusqu'à la roche réservoir contenant pétrole et gaz. Les centreurs servent à descendre le tubage de façon bien centrée dans le trou de forage, permettant ultérieurement une cimentation homogène. Employé sur le puits, le groupe Halliburton recommande l'utilisation de 21 centreurs. BP n'en emploie que 6. « C'est un trou vertical, nous espérons que le tube restera centré grâce à la gravité », répond un ingénieur de BP. Un de ses collègues suggère d'en installer 15 supplémentaires. « Ca va prendre dix heures, je n'aime pas ça », lui répond son manager. Un peu plus tard, le responsable du compte BP d'Halliburton observe que ce puits pourrait connaître « un sévère problème de flux de gaz ». La Commission relève aussi une autre légèreté présumée de BP lors de l'opération de circulation des boues de forage autour du tubage. Analysées en surface, ces boues servent à révéler la présence éventuelle de gaz dans l'espace que viendra combler le ciment. Mais BP ne réalise qu'un test sommaire pour, semble-t-il, gagner quelque heures. Il renonce aussi à un test acoustique susceptible de vérifier la qualité de la cimentation. Une équipe de Schlumberger est amenée sur la plate-forme à cette fin, mais BP la congédie sans réaliser le test. Deux jours plus tard, une brutale remontée de gaz déclenche l'incendie. O. H.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.