Un chômeur doit s'attendre à attendre 359 jours

C\'est une lapalissade de dire que les variations du nombre des demandeurs d\'emploi sont étroitement liées à la vigueur de la conjoncture économique. Encore faut-il pouvoir mesurer ce rapport. C\'est pourquoi Pôle Emploi publiera désormais chaque trimestre \" l\'indicateur conjoncturel de durée au chômage\" (ICDC) dans le but de \"synthétiser l\'incidence de la conjoncture économique sur l\'état du marché du travail, et les opportunités qu\'il offre pour trouver rapidement un emploi\". L\'indicateur tend à évaluer la durée moyenne de chômage d\'une cohorte fictive de demandeurs d\'emplois entrés à Pôle Emploi au cours d\'un trimestre donné et qui connaîtraient tout au long de leur parcours le même environnement économique sur le marché du travail que celui de leur trimestre d\'entrée au chômage. L\'ICDC présente alors l\'intérêt de refléter très rapidement les modifications de la conjoncture économique.Ainsi, rétrospectivement, depuis 2001, l\'ICDC a connu une évolution en trois phases, reflet des évolutions économiques sur la période.Entre 2001 et 2004, l\'atonie du marché du travail s\'est traduite par un indicateur relativement stable, en légère progression jusqu\'au quatrième trimestre 2004. Puis, entre 2005 et 2007, sous l\'impulsion d\'une croissance économique vigoureuse (entre le 4e trimestre 2004 et le 4e trimestre 2007, le PIB français s\'est accru de 6,5%) conduisant à un dynamisme marqué de l\'emploi, l\'indicateur a fortement baissé. Il a atteint son niveau le plus bas au 1er trimestre2007, avec une durée attendue pour retrouver un emploi de 7,5 mois.Une durée moyenne de chômage de près d\'un anL\'entrée en récession au 2e trimestre 2008 se traduit par une remontée de l\'indicateur qui atteint son point haut au 2e trimestre 2009 en avoisinant les 12 mois. Durant cette période, Pôle Emploi a enregistré... 700.000 demandeurs d\'emploi supplémentaires. L\'ICDC permet de mesurer que si des demandeurs d\'emploi avaient connu durant toute leur période de chômage les conditions sur le marché du travail rencontrées durant le 2e trimestre 2008, ils seraient restés inscrits au chômage en moyenne huit mois. En revanche, s\'ils avaient subi les conditions du 2e trimestre 2009, ils seraient restés inscrits en moyenne... 11 mois et demi consécutifs.Depuis, la persistance d\'un niveau de chômage élevé n\'a pas permis à cet indicateur de baisser. Avec le repli de la croissance depuis le 2e trimestre 2011, il atteint même un nouveau pic au 4e trimestre 2011, à 359 jours.Le motif d\'inscription à Pôle Emploi déterminantL\'ICDC se différencie nettement selon le motif d\'inscription sur les listes de Pôle emploi. Par exemple, entre le 2e trimestre 2008 et le 2e trimestre 2009, un peu plus d\'un quart des emplois intérimaires, occupés majoritairement par des hommes, ont été détruits (170 000 exactement). L\'indicateur de durée de chômage à la suite d\'une fin de mission d\'intérim a donc bondi de plus de 70% entre les deux périodes, soit près de 6 mois de plus. La crise a aussi durement affecté les salariés licenciés. En revanche, son impact, bien que réel, a été plus faible pour les personnes ayant  démissionné, celles reprenant une activité ou encore celles qui se sont inscrites pour la première fois à Pôle Emploi . 
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