Fiat en petite forme avant sa scission

Sergio Marchionne, le patron de Fiat, aurait pu espérer de meilleurs chiffres, jeudi, pour convaincre les actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale, de la pertinence de son projet de scission. Selon l'Acea (voir ci-dessous), les ventes du constructeur italien ont chuté de 31,4 % en juillet dans l'Union européenne, de 24,2 % en août et de 13,9 % sur les huit premiers mois de l'année. De janvier à fin août, le groupe Fiat a vendu un peu plus de 720.000 voitures sous ses différentes marques, soit 120.000 de moins qu'il y a un an. Et ce, malgré les primes à la casse qui ont favorisé les petits modèles dont l'italien est un spécialiste. Quant à Chrysler, désormais piloté par Fiat, ses ventes en Europe ont plongé de plus de 24 % sur huit mois. Malgré ces piètres performances, Sergio Marchionne en est persuadé, Fiat doit devenir un « pure player » de l'automobile. D'où sa décision, annoncée en avril et approuvée jeudi par les actionnaires, de scinder le groupe en deux, avec, d'un côté, l'automobile et les composants et, de l'autre, les camions et les tracteurs. beaucoup à prouverL'entité automobile, qui restera baptisée Fiat, devrait réaliser un chiffre d'affaires de plus de 32 milliards d'euros en 2010, l'objectif étant de le doubler en 2014. Elle héritera d'une dette nette industrielle de 2,5 milliards et d'environ 10 milliards de liquidités. Quant à l'autre morceau, Fiat Industrial, son chiffre d'affaires devrait passer de 19 milliards en 2010 à 29 milliards en 2014. Il récupère 2,5 milliards de dette nette industrielle et 3 milliards de liquidités. À première vue, le partage paraît défavorable à Fiat Industrial. Mais ses business sont récurrents et ses marchés en plein redémarrage. Les analystes ne semblent donc pas inquiets. Nombre d'entre eux estiment même que l'action Fiat Industrial, qui sera cotée séparément à Milan à partir de janvier, dépassera vite celle du « nouveau Fiat ». Deutsche Bank qualifie Fiat Industrial de « joyau » et le panel d'analystes interrogés par Bloomberg voit en moyenne le titre Fiat à 5,64 euros en janvier, contre 8,38 euros pour celui de Fiat Industrial... Il faut dire que sur l'automobile, Fiat a beaucoup à prouver. L'effet « Fiat 500 » commence à s'atténuer et les usines du groupe restent en sous-charge. Sergio Marchionne a obtenu le feu vert de ses actionnaires, mais son pari n'est pas gagné.
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