Bank of America pâtit de la méforme des consommateurs

Triste fin de règne pour Kenneth Lewis. À l'occasion des derniers résultats présentés par le directeur général de Bank of America (BofA), contraint de prendre sa retraite à la fin de l'année, le premier établissement bancaire américain en termes d'actifs et de dépôts a publié une perte de 1 milliard de dollars au titre du troisième trimestre, du fait d'importantes dépréciations d'actifs et de difficultés persistantes dans le crédit à la consommation. Kenneth Lewis, dont le successeur n'a toujours pas été désigné, a en outre dû renoncer sous la pression du Trésor à sa rémunération pour 2009. Et d'après le « Wall Street Journal », le responsable devra rembourser 1 million de dollars déjà perçus cette année.écartsAprès les robustes bénéfices publiés cette semaine par JP Morgan Chase et Goldman Sachs et les pertes accusées par BofA et Citigroup, la distinction est patente entre le dynamisme des banques d'affaires, qui profitent de conditions de marché porteuses, et celles réalisant l'essentiel de leurs activités dans la banque de détail, qui pâtissent de la méforme de l'économie américaine. « Nous estimons que les pertes associées au crédit à la consommation ont culminé au troisième trimestre, mais elles devraient rester élevées au cours des suivants », a prévenu Kenneth Lewis, alors que la perte nette publiée par BofA n'inclut pas une charge de 1,2 milliard liée à la distribution d'un dividende, dont 893 millions payés au gouvernement américain. En l'intégrant, la perte attribuable aux actionnaires s'est élevée à 2,241 milliards de dollars.Lewis affirme que le tableau n'est pas entièrement sombre. Au troisième trimestre, BofA a consacré 11,7 milliards de dollars à des provisions pour pertes sur crédit, soit 1,7 milliard de dollars de moins qu'au trimestre précédent. De plus, Merrill Lynch, dont le rachat controversé a suscité une série d'enquêtes et d'actions en justice auxquelles le responsable doit sa disgrâce, a contribué positivement aux résultats, à hauteur de 2,2 milliards de dollars. Enfin, le produit net bancaire du groupe a bondi de 32 % par rapport à la période correspondante de 2008, à 26,4 milliards de dollars.lot de consolationKenneth Lewis n'a toutefois pas bercé les analystes d'illusions, indiquant qu'en dépit « d'un ralentissement des faillites personnelles », il anticipait « une pression supplémentaire sur les prix de l'immobilier » dans un contexte où le chômage « devrait culminer autour de 10 % » aux États-Unis. Cette conjoncture complique les efforts de la banque pour rembourser les 45 milliards de dollars d'aides perçues dans le cadre du plan de soutien à la finance (Tarp). « Nous bénéficierions d'une réduction de paiement du dividende associé au Tarp », a déclaré Kenneth Lewis, précisant que la banque « faisait de son côté tout son possible » pour procéder à ce remboursement. Au terme de quarante ans passés chez BofA, le directeur général s'apprête donc à quitter sa banque en pleine crise. Mais son lot de consolation sera substantiel : ses indemnités de retraite pourraient s'élever à 125 millions de dollars. n Texte exergue surlignable
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