e-commerceChristian Estrosi n'a pas caché mercredi son amertume. Le ministre de l'Industrie recevait fabricants et distributeurs signataires de la charte de lutte contre la contrefaçon sur Internet. Seuls deux sites, Price Minister et deuxfoismoinscher.com, ont répondu présent. Ne figurent ni Amazon, leader mondial du commerce en ligne, ni eBay, numéro un mondial des ventes aux enchères en ligne. Les deux sites américains avaient pourtant participé aux travaux préparatoires de cette charte, résultat d'une mission confiée en février à Bernard Brochand, député-maire de Cannes, et Pierre Sirinelli, professeur à l'université Panthéon-Sorbonne. La charte porte sur des mesures habituelles. « Elle renforce les contrôles techniques et humains », précise Arnaud Vanpoperinghe, directeur général de deuxfoismoinscher.com. Les sites s'engagent, entre autres, à écarter toute vente de médicaments, à détecter, au regard de leur contenu et avant leur mise en ligne, des offres portant sur des produits de contrefaçon et à suspendre les comptes des vendeurs concernés. L'Oréalcute;al, signataire de la charte, y voit un progrès car elle « permet notamment de détecter les comportements de vente incohérents ».« discussion ouverte »Amazon dit, lui, avoir déjà mis en place « une batterie de mesures » contre la contrefaçon. Le directeur général d'Amazon en France, Xavier Garambois, a toutefois rappelé à l'AFP combien « la discussion reste ouverte ». Ebay est lui catégorique. C'est non. « Certaines dispositions sont incompatibles avec l'activité d'une plateforme internationale de marché en ligne », avance Ebay. Un argument que réfute Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de Price Minister. « Rien n'est incompatible avec notre activité. C'est une question de moyens mis en ?uvre et de volont頻, juge-t-il, en indiquant que Price Minister emploie 40 personnes dans sa cellule de lutte contre la contrefaçon mise en place en 2007.Alors pourquoi Ebay n'a-t-il pas signé cette charte ? Il y a fort à parier que le géant américain ne souhaitait pas s'engager dans l'Hexagone, surtout alors qu'il est en pleine médiation avec L'Oréalcute;al en France. Les deux groupes viennent de suspendre toutes leurs procédures en cours pour contrefaçon en Espagne, Belgique et Allemagne, pour, selon L'Oréalcute;al, « mener sereinement leur médiation en France ». En mai, les juges français ont exigé de Ebay et de L'Oréalcute;al qu'ils établissent ensemble les mesures les plus appropriées et les plus efficaces. Dès lors, signer cette charte risquait fort d'influencer le cours de cette médiation. n

latribune.fr

17 Déc 2009, 1:44

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